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Australie: l'obésité est devenue un fléau !

Les Nouvelles Calédoniennes. Publié le vendredi 02 novembre 2012 à 03H00

 

Deux tiers des adultes australiens sont considérés comme étant en surpoids ou obèses. C’est ce qu’il ressort de l’Etude nationale de santé publique, dont les chiffres 2011/2012 ont été révélés en début de semaine. Une situation alarmante, le constat étant tout aussi dramatique chez les jeunes.

L’obésité gagne du terrain en Australie, où le manque d’activité physique et la malbouffe ne sont pas encore pris au sérieux.
 

Il y a trois mois les services de protection de l’Enfance du Victoria ont obtenu de la justice que des enfants obèses soient écartés de leur famille. Les parents se sont vus retirer la charge de leurs enfants, avec interdiction de les voir pour une période indéterminée. Une première qui revient à assimiler l’obésité extrême à de la négligence, voire de la maltraitance.

Cette décision a suscité un vif débat dans toute l’Australie. Elle montre combien l’obésité est devenue un véritable fléau.

 

Irréversible. En cela, les derniers chiffres du Bureau des Statistiques ne font que confirmer une tendance… lourde : 70 % des hommes de plus de 18 ans et 56 % des femmes présentent un excès de poids significatif. Le poids moyen d’un homme australien, selon cette enquête nationale, est de 85,6 kg pour une taille moyenne de 1,75 mètre.

Chez les femmes, le ratio fait état de 71 kg en moyenne sur la balance pour une taille de 1,62 mètre. De même, il ressort qu’un quart des enfants australiens sont déjà sur une courbe de surpoids.

Or les spécialistes s’accordent à dire qu’une fois qu’un certain seuil est dépassé, il est quasiment impossible de revenir en arrière. En 1995, les chiffres montraient que plus d’un adulte sur deux était en surcharge pondérale. Aujourd’hui la prévalence est de deux tiers.

 

Sensibilisation. Il faut bien sûr opérer une distinction entre ceux qui affichent dix ou quinze kilos de trop et l’obésité extrême, mais la tendance est là, plus que jamais installée. Sédentarité, absence d’activité physique, « malbouffe » ? Sans parler du facteur génétique qui joue probablement un rôle, les causes de l’obésité sont multifactorielles.

Le gouvernement australien a ainsi lancé une vaste campagne de sensibilisation. A la télévision et à la radio par exemple, un personnage animé vous renvoie à votre vie de tous les jours dans des spots ciblés : ouvrir le frigo ou aller faire du vélo, prendre une glace pour le dîner ou se préparer un vrai repas. Dans les écoles, les enfants sont incités à venir avec un fruit plutôt qu’une barre de chocolat pour la pause du matin. Cette approche semble être une question de bon sens. Pourtant c’est bien souvent dans le cartable que commence la « mauvaise » éducation nutritionnelle.

 

Voitures. Contrairement à la France, il n’y a pas de cantines en Australie, que ce soit dans le primaire ou le secondaire. Les enfants amènent leur propre déjeuner, leur propre « lunch box » composé typiquement d’un sandwich, de chips et d’une boisson gazeuse. Une mauvaise habitude alimentaire susceptible de se perpétuer à l’âge adulte.

De nombreux chercheurs et médecins s’alarment également de voir que les enfants ne marchent plus pour aller et revenir de l’école. L’Australie est un pays où la voiture est reine.

Les enfants sont déposés et récupérés devant leur établissement. Parfois il n’y a pas d’autre alternative tant les distances sont grandes, mais pas toujours. Là aussi une campagne de sensibilisation est menée.

Des podomètres sont distribués dans les écoles dans le cadre de programme pédagogique pour que les enfants visualisent le nombre de pas qu’ils font chaque jour. L’idée étant qu’ils se prennent au jeu et découvrent le plaisir de l’activité physique.

Des progrès ont pourtant été enregistrés en matière de santé publique. Les Australiens fument et boivent de moins en moins, ce que confirme l’enquête révélée ces derniers jours.

En quatre ans, le pourcentage de fumeurs a chuté à 16 % chez les adultes contre 19 % en 2008 et 22 % en 2001.

Des chiffres encourageants, mais qui n’ont pas d’incidence sur les questions de surpoids. L’arrêt de la cigarette tendrait même à provoquer l’effet inverse. La lutte contre l’obésité ne fait que commencer.

 

Reality shows

Certaines chaînes de télévision australienne se sont emparées à leur manière du problème de l’obésité. Elles proposent des reality shows mettant en scène des personnes qui tentent désespérément de perdre du poids comme The Biggest Loser or Excess Baggage.
 

Indice de masse corporelle

La corpulence d’une personne est mesurée à l’aide de l’Indice de masse corporelle (IMC). Il se calcule en divisant la masse (kg) d’un individu par sa taille (m) au carré. Le résultat indique dans quel groupe vous vous situez. Une personne est considérée en surpoids quand son IMC est supérieur à 25.
 

Cinquième rang

L’Australie se situe au cinquième rang des pays développés en matière de prévalence de l’obésité, derrière les Etats-Unis, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et le Chili.

Le chiffre: 20

 

Les coûts de santé liés directement au surpoids et à l’obésité en 2010 s’élèvent à plus de 20 milliards de dollars par an en Australie.

 

Frédéric Suteau



02/11/2012
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