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L'apprenti, étudiant et salarié à la fois

17/05 | 03:00 | mis à jour à 10:36 | Jean-Claude Lewandowski, Les Echos.

L'apprentissage n'est pas seulement une formule pédagogique efficace : il est aussi un bon moyen de financer ses études.

De l'apprentissage, tout le monde s'accorde aujourd'hui à vanter les vertus pédagogiques. L'étudiant est immergé dans l'entreprise : il peut ainsi confronter ce qu'il apprend en classe avec la pratique professionnelle et progresser plus rapidement dans sa formation. C'est aussi un moyen d'insertion professionnelle : la plupart des diplômés qui en sont issus trouvent un emploi dès la fin de leur cursus, que ce soit dans leur entreprise d'accueil ou à l'extérieur.

Mais il ne faudrait pas perdre de vue un autre atout majeur de l'alternance : l'aspect financier. La formule permet d'abord à l'étudiant de percevoir une rémunération (comprise entre 41 % et 78 % du SMIC pour l'enseignement supérieur) pendant son cursus. Mais ce n'est pas tout : ses frais de scolarité sont également pris en charge. Sans parler, dans bien des cas, d'autres avantages auxquels l'apprenti a accès - comité d'entreprise, par exemple.

Financièrement attractif

Résultat, le dispositif permet à l'étudiant à la fois de financer son cursus et de subvenir à ses dépenses courantes - logement, nourriture, loisirs... Voire, dans certains cas, de mettre un peu d'argent de côté. Une formule particulièrement attractive pour des étudiants issus de milieux modestes. « Entre les frais de scolarité et le salaire perçu sur vingt-quatre mois, cela représente dans notre école un avantage de plus de 40.000 euros sur deux ans, calcule Jean-Pierre Lahille, directeur de l'ESC Pau, qui compte environ 40 % d'apprentis en 2e et 3e années. En outre, nombre de nos apprentis sont accueillis dans des entreprises qui offrent des rémunérations bien supérieures à l'obligation légale. » Certes, il existe des contraintes - horaires difficiles, déplacements fréquents, assiduité obligatoire... Mais elles ne pèsent pas très lourd dans le bilan.

A l'université Paris Est Marne-la-Vallée (2.300 inscrits en apprentissage, du DUT à la licence et au master, sur un effectif total de 11.000 étudiants), on compte une proportion non négligeable d'apprentis issus de milieux modestes, qui tablent sur cette formule pour financer leurs études. « Et même pour des étudiants socialement plus favorisés, l'apprentissage est un plus : c'est un facteur d'autonomie, notamment par rapport à la famille, observe Gilles Roussel, vice-président en charge de l'enseignement et de la professionnalisation à Marne-la-Vallée. Et cela les aide à gagner en maturité. »

Dès lors, il n'est pas étonnant que l'apprentissage gagne du terrain dans le supérieur. Le CFA Sup 2000, le plus important de France, accueille plus de 2.700 étudiants, dans une centaine de formations, du niveau L2 au master. Depuis une dizaine d'années, les grandes écoles s'y sont mises également, dans le sillage de l'Essec, première à se lancer. « C'est un remarquable outil de promotion sociale », confirme François Bonvalet, directeur général de Reims Management School, autre école traditionnellement très engagée dans l'apprentissage.

J.-C. L.


30/05/2011
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