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La France restitue vingt têtes maories à la Nouvelle-Zélande

LEMONDE.FR avec AFP | 23.01.12 | 15h19   •  Mis à jour le 23.01.12 | 15h19

 

 

Cérémonie de restitution des vingt têtes maories à la Nouvelle-Zélande, le 23 janvier, au Quai Branly à Paris.

Cérémonie de restitution des vingt têtes maories à la Nouvelle-Zélande, le 23 janvier, au Quai Branly à Paris.AFP/MEHDI FEDOUACH

Le patrimoine maori, disséminé aux quatre coins de la terre, rejoint peu à peu ses terres d'origine néo-zélandaises. Lundi 23 janvier, vingt têtes maories momifiées acquises au XIXe siècle par les explorateurs et marins occidentaux et conservées dans des musées français ont été officiellement restituées à leur communauté à Paris avant leur rapatriement prochain en Nouvelle-Zélande.

Le Parlement français avait autorisé en mai 2010 la restitution à la Nouvelle-Zélande de ces têtes conservées dans les musées français. Elles ont été remises à une délégation néo-zélandaise venue recueillir solennellement les restes sacrés de ses ancêtres lors d'une cérémonie organisée au musée du Quai Branly dédié aux arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques.

 

"Vous êtes le souffle de la vie, vous, nos ancêtres ! Vous avez été en France depuis si longtemps, et aujourd'hui, nous allons pouvoir vous ramener chez vous, en Aotearoa", le "pays du long nuage blanc", nom maori pour la Nouvelle-Zélande, a lancé Derek Lardelli, "aîné maori" qui conduit la cérémonie de remise des "toï moko". "Peu importe comment vous êtes arrivés dans cette terre étrangère (...), merci au peuple français. Aujourd'hui, les ancêtres vous sourient pour nous avoir permis de vous ramener", a-t-il ajouté.

 

UN LIEU SACRALISÉ POUR LES ACCUEILLIR

"Les vingt têtes identifiées en France sont remises à la Nouvelle-Zélande au musée Te Papa, elles ne sont plus désormais des objets de collection mais seront entreposées dans un lieu sacralisée", s'est réjoui le ministre de la culture français, Frédéric Mitterrand.

Les "toï moko" arriveront au musée Te Papa ("notre lieu", en maori) de Wellington le 26 janvier, où une grande cérémonie sera organisée en présence du roi Tuheitia Paki pour célébrer leur retour au pays.

Considérées comme des trophées ou des objets de curiosité, ces têtes ont fait l'objet d'un trafic et parfois de chasses à l'homme dès les débuts de la colonisation de l'Océanie au XVIIIe siècle. Interdit en 1831 par le gouvernement britannique, tant en Nouvelle-Zélande qu'en Australie, ce commerce s'est poursuivi illégalement bien au-delà de cette date.

En mai, la ville de Rouen avait solennellement restitué une tête de guerrier maori tatouée et momifiée. Plusieurs pays, notamment la Suisse, la Grande-Bretagne, le Danemark, les Pays-Bas et l'Allemagne ont déjà répondu positivement à la demande néo-zélandaise de restitution de ces restes humains.



24/01/2012
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