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La protection de l’emploi local votée en Polynésie

Les lois sur la protection de l’emploi local ont toutes deux été votées à l’Assemblée de Polynésie française.
Les Nouvelles Calédoniennes 25/05/09

Dans le public, comme dans le secteur privé, il faudra dorénavant justifier de cinq ans de présence en Polynésie française pour pouvoir postuler à des emplois. Dans le public, les concours de toutes les catégories A, B, C et D (en dehors des filières santé et recherche catégories A et B) seront réservés à 95 % aux résidents. Idem pour les emplois de certaines entreprises privées. Ces dernières seront priées de déposer les demandes de recrutement en priorité au SEFI, dans l’entreprise et dans les journaux avec la mention « Offre d’emploi soumise à condition de résidence ».
Une démarche décisive dans la préférence à l’emploi local prévue dans le statut de 2004 (article 18), qui a mis cinq ans, sous huit ministres du Travail et de l’Emploi, pour voir le jour.
Les élus, tous d’accord sur le principe, se sont malgré tout affrontés, et même au sein de la majorité, on ne respirait pas la sérenité.
Les discussions ont été rudes autour des deux textes de loi. La majorité aura même eu besoin d’une heure de suspension de séance et du coup de poing sur la table d’Oscar Temaru pour ne pas flancher.
En cause, un amendement de René Temeharo, demandant de repousser de cinq à dix ans le temps de résidence pour rentrer dans le cadre de la préférence locale. Une proposition qui sonnait comme une douce musique aux oreilles des indépendantistes. Finalement, les cinq ans étaient conservés, sans jamais lever totalement la gêne issue de la différence entre « résidents » et « parentés ».

Risque de triche
En effet, pour la loi dans le secteur privé, comme celle de la fonction publique, il est stipulé que « les résidents en Polynésie française sont les personnes qui justifient d’une durée de résidence de cinq ans ou de mariage, de concubinage ou de pacte civil de deux ans. »
Malaise. Quid du jeune, de parents tahitiens, qui grandit en Métropole, et qui revient un jour chercher du travail sur la terre de ses ancêtres ? D’un point de vue constitutionnel, il n’est pas considéré comme résident, et ne peut prétendre à la préférence locale avant cinq ans. S’il est malin, comme pour la continuité territoriale... il trichera. « Cela n’arrivera pas tous les jours, mais risque de se produire. » Le Tahoera’a n’a pas insisté, et a finalement voté pour, non sans avoir expliqué son inquiétude. La présidente de Te mana toa finira, elle, par voter contre le texte. Les syndicats, entreprises et même le monde étudiant vont devoir se mettre au diapason car si l’embauche dans le privé n’est pas pourvue dans un délai d’un mois, libre d’aller recruter ailleurs, et la protection de l’emploi local n’aura plus de sens.


25/05/2009
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