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La révolution du téléphone mobile


 
De l’île de Nauru à Tonga en passant par le Vanuatu, la compagnie irlandaise Digicel installe depuis deux ans un réseau de téléphonie mobile. Une véritable révolution.

 En installant des moyens de télécommunication pour téléphone mobile dans des îles isolées du Pacifique, un entreprise irlandaise a mis en relation des millions de personnes dans une des dernières régions restées en dehors de la révolution numérique.
Des hauts plateaux escarpés de la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu’au minuscule royaume de Tonga, la vie quotidienne des habitants de cette région a été bouleversée.

Impact.
En quelques années, téléphones mobiles et ordinateurs portables ont investi leurs modes de vie, avec un impact sur l’économie, la santé, l’éducation ou encore la prévention des tremblements de terre.
Désormais, les agriculteurs peuvent vérifier les prix des denrées sur les marchés locaux, les villageois peuvent faire des virements via leur téléphone et lorsqu’un tsunami menace après un séisme, fréquent dans la région, les alertes sont envoyées par SMS. « Ils n’ont pas de routes, souvent pas d’électricité, et d’un seul coup, ils ont un téléphone portable », déclare Gavin Murray, de l’IFC, la branche en charge du secteur privé de la Banque Mondiale. « Et cela a un fort impact sur ces sociétés. Dans la plupart des endroits, tout le monde vous dit que l’accès à la téléphonie mobile a changé sa vie. »
La compagnie irlandaise Digicel, aidée par un prêt de10,8 milliards de francs de l’IFC, est à l’origine de cette révolution, dans six pays insulaires du Pacifique.
Gavin Murray a observé qu’en deux ans et demi, le nombre d’abonnés au téléphone portable est passé de 100 000 à près de trois millions en Papouasie Nouvelle-Guinée, pays parmi les plus pauvres de la planète. L’explosion du secteur aurait, selon la banque centrale, augmenté le PIB de 0,5 point de pourcentage.

Lorsqu’un tsunami menace après un séisme, fréquent dans la région, les alertes sont envoyées par SMS.

Vanessa Slowey, P-DG de Digicel Pacifique, indique qu’aux Samoa le prix des télécommunications a baissé de 60 % pratiquement du jour au lendemain, et que le taux de couverture a lui bondi de 30 à 90 % du pays.
Dans la petite île de Nauru, où Digicel a été lancé l’an dernier, le téléphone mobile, qui n’était pratiquement accessible nulle part, l’est désormais sur 95 % du territoire. Le premier mois, près de la moitié des 10 000 habitants s’étaient abonnés. « Il faut s’imaginer ces populations sur des îles perdues de Papouasie ou de Vanuatu, où si vous êtes chanceux, la nourriture arrive deux fois par mois et où il n’est pas rare que les femmes meurent en accouchant », souligne Vanessa Slowey.
« Et brutalement votre premier contact avec les télécommunications est un téléphone mobile, qui pourrait être un Blackberry. En pensant à ça, on peut se faire une idée du bouleversement. »

Locaux. La stratégie de Digicel, déjà mise en œuvre par son propriétaire dans les pays défavorisés des Caraïbes, est de permettre aux régions, considérées comme trop risquées pour les grands opérateurs, d’avoir accès à une téléphonie mobile de qualité et pas trop onéreuse.
La société s’appuie sur ses 1 200 employés locaux pour construire et assurer la maintenance du réseau dans ces territoires dispersés et exposés aux tremblements de terre et aux cyclones. « Quelquefois pour réparer un relais, il faut faire vingt heures de bateau », déclare Vanessa Slowey, ajoutant que l’arrivée de sa société a dynamisé les économies locales.
Jadis dominé par les entreprises publiques, le secteur des transports est par exemple devenu concurrentiel.



13/12/2010
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