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L’Europe est partout chez nous


 
L’Europe prend cette semaine ses quartiers à Nouméa pour le grand forum annuel avec ceux qu’on appelle les PTOM (Pays et territoires d’outre-mer), dont la Nouvelle-Calédonie. Elle intervient chez nous dans de nombreux projets profitant au grand public.

 

6,1 milliards de francs

C’est le montant de l’aide financière européenne vers la Nouvelle-Calédonie, depuis 2004, sur les deux derniers Fonds européens de développement. Le Fed, de son petit nom, est le principal outil financier liant l’Europe aux PTOM et aux pays Afrique-Caraïbes-Pacifique. On en est actuellement au 10e Fed, qui s’élève à 2,4 milliards de francs, pour la période 2007-2013. La Calédonie et l’Europe signeront demain l’accord pour engager cette somme, ciblée sur la formation professionnelle.
Au titre du 9e Fed, la Calédonie avait reçu 3,7 milliards de francs. Entre le 9e et le 10e Fed, le montant n’a pas baissé, mais il existe une révision du taux du Fed à mi-parcours. Et la Calédonie ayant été bonne élève dans l’usage des fonds, avait obtenu un bonus lors du 9e Fed.
Ces fonds européens s’élèvent à 2 724 milliards de francs pour la période 2007-2013. Ils bénéficient à 77 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ainsi qu’à 21 PTOM. Ils sont abondés directement par les Etats membres de l’Union européenne, d‘où l’intérêt des Pays et territoires d’outre-mer à se faire connaître (lire ci-contre).

Priorité à la formation professionnelle

La formation professionnelle, c’est aujourd’hui la priorité soutenue par l’Europe en Calédonie. Les 6,1 milliards de francs des 9e et 10e Fed lui sont notamment consacrés. Un montant de 99 millions de francs a été attribué, par exemple, à l’Ecole de gestion et de commerce (EGC), 91 millions au Centre de formation des apprentis (CFA), 83,5 millions à l’extension de la Maison des artisans. Le centre de formation professionnelle du Nord et celui de Lifou en ont également bénéficié.
Ces structures mises en place, le 10e Fed doit davantage être utilisé à l’amélioration de la qualité des formations et des formateurs, ainsi qu’à une meilleure accessibilité de la population aux formations.

De la Koné-Tiwaka à l’Aquarium des lagons

Avant que l’accent ne soit mis sur la formation professionnelle, l’Union européenne a également contribué à la réalisation d’infrastructures profitant au grand public. La route Koné-Tiwaka, c’était, en partie, l’Europe, avec 471 millions de francs à l’appui. La route reliant Hienghène à Pouébo porte également la griffe européenne à hauteur de 668 millions de francs. Même somme pour l’Aquarium des lagons. L’extension de l’aérodrome de Magenta, l’Europe y était encore, avec 226 millions de francs. Elle a encore apporté une aide financière à la réhabilitation de sites miniers, comme l’ancienne mine Pervenche, à Saint- Louis.
Autres domaines d’appui européen : la prévention du risque des catastrophes naturelles et la protection de l’environnement. La somme de 608 millions de francs du 9e Fed a, par exemple, été allouée à la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Walliset- Futuna ainsi qu’à Pitcairn pour la prévention des risques. L’Europe se glisse également à Maré, où elle participe au financement du projet de pointe Tep vertes, dans le but d’accélérer le recours aux énergies renouvelables.

Beaucoup moins que les départements d’outre-mer

Les aides financières aux régions ultra- périphériques européennes, comme les départements d’outre-mer français, sont sans commune mesure avec ce dont bénéficient les PTOM. A titre d’exemple, « là, ce que reçoit l’ensemble des PTOM, c’est environ 100 millions d’euros (120 milliards de francs). L’île de la Réunion a 1,9 milliard d’euros en fonds structurels pour 2006- 2013 », illustre Elie Hoarau, député européen, originaire de La Réunion. Ce précipice s’explique par la différence de statut. Contrairement aux PTOM, les Dom sont dans l’Europe, en appliquent les règles et contraintes (sauf dérogations particulières) et leur fiscalité tombe dans l’escarcelle de l’Etat français et de l’Europe. Ceci dit, les trois députés du Parti populaire européen, dont Maurice Ponga, estiment que l’aide européenne aux PTOM frôle le minimum.

 

 

Le chiffre

12 000

C’est, en francs, le coût de l’aide européenne au développement par Européen par an (*). Ce montant qui correspond à 0,42 % du revenu national brut (RNB) des Etats membres, est encore loin de l’engagement de ces mêmes Etats à verser 0,56 % de leur RNB en 2010.

 


(*) Source : www.touteleurope.eu

 

Ce qu’ils veulent de plus

De par leur lien historique et particulier à l’Europe, les pays et territoires d’outre-mer veulent autre chose que le Fed, dont l’objet principal est la lutte contre la pauvreté. C’est là l’enjeu des discussions du forum qui s’ouvre aujourd’hui au Méridien et dont le résultat pèsera sur la nouvelle forme d’association entre l’Europe et les PTOM, à partir de 2013. Tout reste à inventer. Ce matin sera présentée la position commune signée hier soir par les PTOM et leurs quatre Etats membres (France, Danemark, Pays- Bas et Royaume-Uni). Les PTOM y demandent un appui économique pour une compétitivité renforcée, un partenariat accru sur la gestion des risques de catastrophes naturelles, mais aussi sur la protection de la biodiversité, la gestion de l’eau et des déchets. Ils souhaitent également un dialogue préférentiel et simplifié avec l’Europe, ainsi qu’un accès renforcé aux programmes de l’Europe autres que le Fed.

 

 

 

Repères

Savoir séduire l’Europe

Dans les instances européennes, il y a ceux qui connaissent l’outremer européen - qu’il soit français, britannique, néerlandais ou danois - et ceux qui ne le connaissent pas. Il y a ceux qui considèrent que les PTOM et les Rup (région ultra-périphérique comme l’île de La Réunion) sont une chance pour l’Union européenne. Et ceux qui voient l’outre-mer comme une charge. Pour les quatre députés européens présents au forum, ça ne fait aucun doute, l’outre-mer est un atout pour l’Europe. Ils écopent donc de la mission de convaincre leurs collègues, qui connaissent peu ou pas l’outre-mer, et de porter ce lobbying à la Commission européenne, institution où se décidera la forme du futur partenariat PTOM/Europe.

 

 



01/03/2011
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