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L’école du dialogue social

 

C’est une pierre supplémentaire à la construction du dialogue social : un « Institut supérieur du travail », outil de formation au dialogue social dont la gestion a été confiée à l’Aceste-Cnam, l’Association calédonienne d’enseignement scientifique, technique et économique.


Henri Lepot, Les Nouvelles Calédoniennes 16/11/09

 

On ne naît pas négociateur, surtout en Calédonie… Mais on peut le devenir, à condition de disposer des formations adéquates. Ce besoin, les acteurs sociaux l’expriment de longue date dans le cadre du dialogue social. Il est un élément récurrent de tous les diagnostics, un souhait exprimé dans le monde ouvrier comme dans la sphère patronale.

Pour répondre à ce besoin de formation, la direction du travail et de l’emploi organise depuis plus d’un an, en partenariat avec le Cnam, divers stages et autres séminaires. Certains ont été animés par Christian Thuderoz, un professeur de sociologie de Lyon, auteur d’un essai de sociologie du lien social publié sous le titre Négociations. Tous ont fait recette, en attirant plus de demandes qu’il n’était possible d’en satisfaire. En quatorze mois, quelque 180 personnes, délégués du personnel ou délégués syndicaux, employeurs ou responsables des relations humaines, se sont initiées aux méthodes du dialogue social.

« C’est la preuve d’un besoin réel, tangible », explique Pierre Garcia, le directeur du Travail. La preuve aussi qu’il fallait aller plus loin, structurer le dispositif. « Pour atteindre au meilleur niveau pédagogique, poursuit-il, nous nous sommes adressés au Cnam. Il est connu et reconnu pour sa compétence, mais aussi pour sa connaissance du monde du travail puisqu’il s’adresse souvent à des salariés en cours du soir. »

Le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) est aujourd’hui plus connu sous le nom d’Aceste-Cnam, Aceste pour « Association calédonienne d’enseignement scientifique, technique et économique ». Fin octobre, à l’unanimité de son conseil d’administration, il a accepté d’ouvrir en son sein un département spécifique dédié à la formation des acteurs sociaux, et baptisé Institut supérieur du travail.

 

« Un lieu de formation et d’apprentissage collectif »

Ce sera un lieu d’échange et de partage d’expériences (« matinées » de la négociation sociale, conférences, etc.). Ce sera surtout un lieu de formation et d’apprentissage collectif, avec des séminaires sur des sujets ponctuels (droit du travail, économie d’entreprise) et des ateliers « d’introduction à la négociation sociale », sur plusieurs niveaux, le 3e pouvant déboucher sur la délivrance de certificats reconnus par le Cnam ou l’université. Ils fonctionneront selon trois principes, explique Christian Thuderoz : formations conjointes ouvriers/patrons, mise à disposition d’outils de négociation (procédures, méthodes, etc.) et enfin transparence des problèmes et des solutions. De quoi arriver au moins, en quatre jours, à une « dédiabolisation » mutuelle des relations entre employés et dirigeants.

L’objectif, indique Bernard Schall, le directeur du Cnam, vise la formation de « 500 négociateurs dans l’entreprise en cinq ans ». Et ça commencera dès la rentrée 2010 avec un stage intitulé « Mettre en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », suivi de : « Négocier les classifications : enjeux et méthodes ». Les modules « Négociation sociale dans l’entreprise » sont programmés pour mai/juin, et seront repris en octobre/novembre.

Le Cnam tient évidemment le catalogue complet des formations 2010 du tout nouvel « Institut supérieur du travail » à la disposition des acteurs sociaux.

 



16/11/2009
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