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Les études supérieures, un moteur de croissance

Le Monde.fr |11.09.2012 à 17h29

Par Isabelle Rey-Lefebvre

Etre diplômé de l'enseignement supérieur procure non seulement un meilleur emploi, un statut plus protégé et une meilleure rémunération, mais est aussi bénéfique pour la collectivité, puisque cela stimule la croissance du pays.

C'est l'un des résultats de l'étude "Regards sur l'éducation 2012" que publie l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), mardi 11 septembre. Cet organisme international calcule ainsi que, dans les 17 pays disposant de données, les diplômés du supérieur engendrent un surcroît de croissance d'en moyenne un point du produit intérieur brut (PIB), soit la moitié de la croissance enregistrée, en moyenne, entre 2000 et 2010 (2 %).

Les diplômés du secondaire procurent un bonus plus modeste, de 0,27 %. En France, le gain d'activité grâce aux diplômés n'est que de 0,88 % de PIB et de 0,12 % pour le secondaire. La relative contre-performance française s'explique en partie par le fait que l'enseignement supérieur est moins orienté vers les professions techniques que dans des pays comme la Suisse et l'Allemagne, qui ont beaucoup investi dans les formations professionnalisantes et l'insertion dans le marché du travail.

 

L'ÉCART SALARIAL SE CREUSE

Etre diplômé permet à un Français diplômé du supérieur de percevoir un salaire 47 % plus élevé que celui d'un bachelier, tandis que ce différentiel est de 55 %, en moyenne, dans l'ensemble des pays de l'OCDE. Cet écart de rémunération entre diplômés et simples bacheliers s'est creusé au fil des ans, depuis qu'on le mesure. Les bacheliers peuvent, de leur côté, espérer gagner 23 % de plus que leurs congénères sortant de l'école sans diplôme.

Autre constat de l'étude de l'OCDE, la France peine à trouver un emploi pour ses non-diplômés : sur les 11 % de jeunes non scolarisés entre 15 et 19 ans, un taux parmi les plus faibles des pays développés, 71 % sont sans emploi. L'insertion des diplômés est bien réelle, mais 35 % n'ont cependant pas un emploi correspondant à leur classification et sont surqualifiés.

Ce hiatus est essentiellement dû à la mauvaise adaptation des études aux besoins de l'économie française. L'Australie, par exemple, est l'un des pays qui relie le plus étroitement orientation des jeunes et besoins du marché : on n'y hésite pas à réduire les frais d'inscription des cursus débouchant sur les filières en déficit de main d'œuvre qualifiée.

Le diplôme protège aussi du chômage. Ceux qui souffrent le plus de la crise sont les moins qualifiés et formés. Leur taux de chômage, en France, est passé de 10 % à 13 %, entre 2008 et 2010. Dans le même temps, il bondissait, en Estonie, par exemple, de 10 % à 27 %. Enfin, la France doit aussi fournir des efforts en matière de recherche et de formation de docteurs. Seuls 1,5 % des étudiants français poussent leurs études jusqu'au doctorat, contre 1,6 %, en moyenne, dans l'OCDE, mais 3,5 % en Suisse, 2,8 % en Suède, 2,6 % en Allemagne et 2,25 % au Royaume-Uni et en Finlande.

 

Isabelle Rey-Lefebvre



13/09/2012
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