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Les oubliés de l’emploi


Les jeunes ne profitent pas du dynamisme du marché du travail. Outre le souci de qualification, une inadéquation apparaît entre formation et emploi. Certains appellent à de sérieuses réformes.

 

Les chiffres sont catastrophiques. D’après l’Institut pour le développement des compétences (IDC), 41,6 % des demandeurs d’emploi sont sans qualification. Près de 30 % des chômeurs ont moins de 26 ans. Et le nombre de ces jeunes sans travail a augmenté de 8,2 % entre 2009 et 2010. Plus encore, sur la période 2006-2010, les demandeurs d’emploi de niveau de formation BEP-CAP ont augmenté de 27,9 %, ceux de niveau bac et plus de 26,8 %. Pour couronner le tout, « 40%des jeunes sortent du système scolaire sans diplôme, sans formation, rappelle un patron. Le ratio est corrigé à 20 % par d’autres observateurs. Enfin, les entrées en apprentissage entre 2007 et 2010 ont reculé.
La croissance économique de ces dernières années amasqué une réalité brutale, mise en lumière hier matin à la conférence sociale trimestrielle. Les partenaires sociaux ont fait ce constat d’autant plus incompréhensible dans un pays où l’enseignement est obligatoire, et où desmilliards de francs ont été dépensés enmatière de formation professionnelle.

«40 % des jeunes sortent du système scolaire sans diplôme, sans formation.»

Faillite.

« Ilmanque ce lien essentiel entre la formation initiale, l’entreprise et la formation professionnelle continue, déplore Christophe Coulson, président de l’UTCFE-CGC. En clair, les passerelles sont mal conçues, mal orientées ou inexistantes. « Peutêtre a-t-ilmanqué une impulsion politique, ajoute le syndicaliste. Le collègue de l’Usoenc regrette, lui, qu’un système éducatif venu d’ailleurs, en l’occurrence deMétropole, ait été appliqué tel quel alors que la Calédonie à ses spécificités. Inadaptés au pays, ces programmes produisent de l’échec, selon le leader de l’union syndicale. Selon GeorgesMandaoué,membre du gouvernement en charge du travail, de l’emploi, mais aussi de l’insertion professionnelle, « beaucoup de jeunes sont sur le bord de la route » . Récurrent et profond, le problème a été noté par l’IDC : « On peut penser qu’il existe une problématique d’adéquation entre les profils et les attentes des demandeurs d’emploi, et les compétences et qualités attendues dans les postes proposés », avait prévenu l’Institut dans son rapport annuel 2010. Le bilan du Medef, par la voix de Jean-François Bouillaguet, est cinglant, puisqu’il parle d’« une faillite du système de la formation ».

 

Transfert. Le chantier est énorme, d’autant que « l’illettrisme touche entre 10 et 20 % des jeunes, dégaine Jean- Claude Briault, notamment en charge de l’enseignement primaire au gouvernement. Sous l’égide de l’exécutif, « par l’intermédiaire de la Direction de la formation professionnelle, selon Georges Mandaoué, nous nous sommes donné un délai d’unmois avec les partenaires sociaux pour se revoir, établir un diagnostic et convenir de solutions à entreprendre ensemble ». Pour le Medef, « il faut inventer quelque chose de nouveau ». L’organisation pense détenir des propositions, telles qu’un contrat d’intégration débouchant sur un CDI à la période d’essai plus longue pour offrir une formation. Un tournant se dessine: les transferts de l’enseignement du second degré public ainsi que des premier et second degrés privés, au 1er janvier 2012, si la convention est signée. Pour certains syndicalistes, l’événement représente une formidable occasion d’appliquer des réformes de fond.

 

 

Pour l’USTKE, « la marmite est en train de bouillir »

La situation est grave, à entendre les syndicats. De nombreux jeunes sont « sortis du circuit scolaire et n’ont aucune formation, aucun diplôme, aucune qualification, indique André Forest, 2e vice-président de l’USTKE. Il est temps de réfléchir à un dispositif qui aille dans le sens de l’insertion. » La tranche des moins de 26 ans est particulièrement touchée. « 60 à 70 % font partie de la jeunesse kanak ». Les causes sont multiples. Mais en premier lieu, le syndicaliste pointe « le système éducatif [qui] génère de l’exclusion. Il est temps de le réformer ». Le risque est important, puisque « ces jeunes voient passer le wagon de la croissance ». Dès lors, « la marmite est en train de bouillir et demain, tout le monde va prendre le couvercle en pleine figure. Il faut donc que ces jeunes soient insérés dans le milieu économique. »

 


28/04/2011
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