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Nouméa: « La population vieillit »


Les premiers résultats détaillés du recensement de 2009 ont été publiés par l’Institut des statistiques et des études économiques (ISEE) en février dernier. Eléments d’analyse avec Gaël Yanno, premier adjoint au maire de Nouméa et député de la première circonscription de Nouvelle-Calédonie.

  • Les Nouvelles calédoniennes : Qu’inspirent à l’exécutif municipal les premiers résultats détaillés du recensement 2009 ?

Gaël Yanno : Il faut savoir que les éléments obtenus du recensement sont récents et partiels. Pour le moment, c’est un peu insuffisant pour se prononcer, sachant que nous attendons certaines informations détaillées par quartier.

  • Des quartiers du sud de la ville et en particulier Val-Plaisance, la Baie-des-Citrons et l’Anse-Vata ont perdu des habitants entre les recensements de 2004 et 2009. Comment l’expliquez-vous ?

L’Isee ne nous fournit pas d’éléments assez précis pour répondre, mais je pense que c’est lié au vieillissement de la population. Un couple d’une cinquantaine d’années n’a plus forcément ses enfants chez lui. Ajoutez à cela le fait que le nombre d’enfants par foyer diminue, et vous aurez un début d’explication. Mais il est vrai que pour Val-Plaisance par exemple, qui a perdu 300 habitants en cinq ans, c’est difficile à expliquer.

  • Le nombre de logements appartenant à des propriétaires a augmenté de manière significative, à quoi cette évolution est-elle due ?

Je pense qu’en raison du coût des loyers les gens ont davantage cherché à acquérir. On l’a vu avec le Plan d’urbanisme directeur : sur certains terrains, il n’y avait rien ou alors une villa. Aujourd’hui, il y a un immeuble à la même place. Ainsi, on est passé d’un à peut-être dix propriétaires. Depuis cinq ans, la ville de Nouméa a connu plusieurs opérations de construction d’immeubles.

  • Le nombre d’habitants entre 0 et 14 ans a diminué entre 2004 et 2009. Pourquoi, selon vous ?

C’est lié à l’évolution de la population. D’abord, il y a de moins en moins d’enfants par ménage. Ensuite, je pense que c’est également dû au vieillissement de la population : la probabilité qu’un foyer de 50 ans ait un enfant en bas âge est moins élevée que pour un foyer de 40 ans. Le vieillissement de la population de Nouméa aboutit à la réduction du nombre d’enfants en bas âge.

La ville n’a pas changé de politique : il faut tout faire pour éviter la construction d’habitats précaires.

On constate également une légère baisse de la totalité du nombre d’enfants scolarisés. Il faut prendre ces chiffres avec précaution. Un quartier comme la Vallée-du-Génie par exemple, il y a très peu d’enfants scolarisés. Une légère variation va avoir un fort impact sur le pourcentage d’enfants scolarisés. Il faut donc prendre ce pourcentage avec des pincettes.

  • Le nombre de personnes résidant en habitat précaire a augmenté. La politique de la ville penche en faveur de la résorption de l’habitat insalubre, mais la province Sud vient de proposer d’aménager les squats. Comment se positionne la mairie de Nouméa ?

La ville de Nouméa n’a pas changé de politique : il faut tout faire - et ce n’est pas facile - pour éviter la construction d’habitats précaires. Nous menons plusieurs actions. D’abord, nous avons décidé de clôturer les terrains municipaux les plus exposés à l’installation des squats pour empêcher les constructions nouvelles. C’est le cas à Nouville. Ensuite, le défrichement de terrains qui pouvaient ou qui commençaient à faire l’objet d’installations. C’est plus facile de surveiller les terrains sans végétation. Enfin, il y a des contrôles très réguliers et des interventions pour détruire les nouvelles constructions. C’est la politique de la ville de Nouméa, et cela ne changera pas.
En revanche, il est plus compliqué d’intervenir sur des terrains qui n’appartiennent pas à la commune, comme les terrains privés ou appartenant à la Nouvelle-Calédonie.

  • Quelles sont les données qui intéressent le plus l’exécutif municipal ?

Ce qui importe c’est l’évolution du nombre d’habitants selon les différents quartiers. Il faut voir quelles tranches d’âge ont progressé, pour adapter les équipements publics. Si la part des jeunes est importante, il faut renforcer les équipements scolaires, les parcs d’enfants et les plateaux sportifs. Cela dit, on n’a pas attendu le recensement pour anticiper, comme à Kaméré, à Magenta. On connaît notre ville.
La question du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie nous intéresse beaucoup, mais cela regarde également toute la Calédonie. Il y a des politiques publiques à mener, à l’égard du maintien à domicile, de l’implantation de maisons de retraite médicalisées et non médicalisées. Cela n’est pas du ressort de la ville de Nouméa, mais d’autres collectivités.

Propos recueillis par Alexandre Wibart



24/03/2011
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