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Pourquoi les coûts des études augmentent ?

17/05 | 03:00 | mis à jour à 10:31 | Jean-Claude Lewandowski, Les Echos

Des enseignants payés plus cher, davantage de prestations, ouverture à l'international... Des dépenses qui pèsent sur le coût des formations.

Le même constat vaut désormais dans le monde entier : le coût de l'enseignement supérieur grimpe à toute vitesse. Pourquoi ? De multiples facteurs se conjuguent pour expliquer ou justifier cette hausse. Premier poste de dépenses pour les institutions : les salaires des enseignants-chercheurs. « Nous devons augmenter notre taux d'encadrement académique, indique Bernard Ramanantsoa, qui dirige HEC. Et, dans le même temps, les salaires des professeurs augmentent eux aussi, en particulier pour les meilleurs et pour les profils internationaux. » Constat similaire pour le patron d'Euromed, Bernard Belletante : « Nous avons 40 % de professeurs étrangers, tous très mobiles. Nous sommes tenus de nous aligner, peu ou prou, sur les salaires offerts par les "business schools" anglo-saxonnes. »

Autre motif d'inflation, l'accompagnement de plus en plus individualisé des étudiants. La plupart des grandes écoles et même les universités mettent en place des formules de tutorat, de coaching, de travail sur le développement personnel. A la clef, le recrutement de nouveaux collaborateurs : consultants RH, psys, coachs... Sans compter que de nouvelles missions incombent aux grandes écoles et universités : aide à l'insertion des diplômés, communication, travail sur les accréditations... Tout cela impose de recruter et génère donc des frais supplémentaires. « Pour bien insérer nos diplômés, nous devons faire venir des conférenciers, monter des rencontres, organiser des forums... A lui seul, notre service carrières emploie 7 ou 8 personnes à plein temps, explique Michel Kalika, directeur général d'EM Strasbourg. Tout cela coûte de l'argent. »

Plan Campus

De façon générale, le niveau des standards, en termes de confort des locaux (amphis, salles de classe, cafétéria, espaces de détente, etc.) et de qualité des équipements (réseaux, ordinateurs, bases de données, sonorisation, etc.), ne cesse de grimper. « On ne peut plus loger des étudiants internationaux dans des chambres de bonne, lâche Bernard Ramanantsoa. Et c'est encore plus net pour la formation continue : nous devons être au standard mondial, non seulement pour la qualité de l'enseignement, mais pour l'ensemble de l'activité, du standard téléphonique à la nourriture et à l'hébergement. » Même impératif pour les universités, qui devraient bientôt rattraper une partie de leur retard avec le fameux plan Campus.

L'ouverture internationale des écoles génère aussi de nouvelles charges. Par exemple pour les échanges de professeurs et d'étudiants, la participation à des colloques ou des forums internationaux. Résultat, le poste billets d'avion et frais de déplacement explose... Sans compter que la compétition mondiale, au moins pour les écoles les plus cotées, favorise la course à l'armement. « A l'échelle de l'Hexagone, nous n'avons pas à nous plaindre, admet Bernard Ramanantsoa. Mais, quand on voit ce qu'investissent nos grands concurrents étrangers comme l'Iese ou la London School of Economics, nous avons du mal à suivre. » Autant de facteurs qui expliquent les difficultés des institutions à boucler leur budget... et les hausses de frais de scolarité.

J.-C. L.

 



26/05/2011
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