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Prêts aux étudiants : avantage aux filières cotées

17/05 | 03:00 | mis à jour à 10:36 | Anne Bariet, Les Echos.

Les banques accordent en général des conditions plus favorables aux étudiants des grandes écoles et des formations les plus prestigieuses.

Emprunter auprès d'une banque pour financer son cursus : la formule séduit un nombre croissant d'étudiants. Dans les grandes écoles, près d'un étudiant sur deux aurait recours à cette solution. Pour attirer cette clientèle, les établissements bancaires ont, en effet, développé une large offre et proposent des taux d'intérêt relativement bas : entre 2 % et 4,5 %, hors assurance, selon les établissements. Alors que les prêts ordinaires oscillent entre 5 % et 9 %. Quant au montant maximal des crédits accordés, il va généralement de 10.000 euros à 50.000 euros (120.000 euros à la Société Générale).

Un principe à connaître : les conditions de prêt dépendent largement de la cote des études suivies. Plus la formation est prestigieuse, plus l'offre de la banque sera avantageuse. Chez LCL, par exemple, un élève d'une grande école réputée se verra proposer un taux de 2,9 %, quand un étudiant de BTS obtiendra au mieux 3,9 % - soit un différentiel qui atteint tout de même 750 euros pour 10.000 euros sur soixante mois. De même, un étudiant de Dauphine ou du Celsa, à l'instar des grandes écoles, peut espérer décrocher un prêt à 2 % ou 2,5 % à la BRED-Banques Populaires, contre 3,9 % pour un jeune inscrit en master de sociologie. Seule la BNP Paribas loge tous les étudiants à la même enseigne. La Banque Postale a, de son côté, développé une offre spécifique pour les apprentis, avec un taux de 4,4 %.

Certains étudiants peuvent, en outre, bénéficier d'un traitement de faveur si leur école ou université a signé un accord de partenariat avec une banque. LCL a ainsi passé des conventions avec 550 établissements de tous types. Mieux vaut donc se renseigner directement auprès de son institution. Mais autant dire que les grandes écoles les plus cotées sont fortement courtisées...

Le taux d'intérêt n'est, toutefois, pas l'unique paramètre à prendre en compte. Les remboursements différés ou non, les montants accordés, tout comme les possibilités de déblocages successifs sont également à étudier avec minutie.

Toutes les formules de prêt proposent ainsi une franchise (partielle ou totale), qui correspond à la durée des études, avec souvent une année supplémentaire pour la recherche d'emploi (soit au total entre quatre et sept ans, en moyenne). Dans le premier cas, l'étudiant rembourse les intérêts ainsi que les assurances pendant ses études. Une solution intéressante puisque, une fois en poste, il n'aura que le capital à rembourser. Dans le second cas, l'étudiant s'acquitte des mensualités une fois son cursus terminé. Chaque année, les intérêts s'ajoutent donc au capital à rembourser. D'où des échéances beaucoup plus lourdes.

Pas d'obligation de réussite

En outre, le déblocage des fonds peut se faire par étapes. Cette solution est à privilégier. D'abord, elle évite le risque de dépenser immédiatement la somme avancée. Une bonne formule pour les paniers percés. Ensuite, elle est moins coûteuse car, au final, le calcul du remboursement s'effectue sur la base des sommes effectivement débloquées, et non sur la totalité de l'emprunt. La plupart des banques, dans cette logique, acceptent d'échelonner les versements.

A l'instar de tous les prêts classiques (hors prêts immobiliers), l'assurance-décès-invalidité proposée systématiquement n'est pas obligatoire. Elle peut, en théorie, être souscrite ailleurs que dans sa banque, notamment auprès d'une compagnie d'assurances. La loi Lagarde sur la réforme du crédit à la consommation propose, en effet, le libre choix en la matière. « En pratique, peu d'étudiants se risquent à négocier un tel contrat, de peur d'essuyer un refus de prêt de la part de leur banque », note Christian Kamayou, fondateur du site Internet Financetesetudes.com, première société de courtage pour prêts étudiant en ligne. Le coût de l'assurance est de 18 euros par an (pour un prêt de 10.000 euros) chez LCL, de 41 euros à La Banque Postale ou encore de 36 euros à la BNP Paribas.

A noter, enfin, que l'étudiant n'a aucune obligation de justifier de la réussite de ses études. Il peut décider seul de changer d'orientation ou bien d'arrêter son cursus. Il peut même proposer, dans ce cas, un remboursement anticipé. Mais les choses se compliquent en cas de redoublement : « L'étudiant doit alors renégocier une nouvelle durée de franchise avec sa banque pour décaler l'échéance des premières mensualités de remboursement », note Christian Kamayou. Un exercice souvent fastidieux - et coûteux. Mieux vaut donc, en plus, être bon élève.

ANNE BARIET

 



31/05/2011
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