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Prix Pinocchio : Les Amis de la Terre décernent les bonnets d'âne du développement durable

Elles communiquent en faveur du développement durable sans se soucier des conséquences environnementales et sociétales néfastes de leurs activités. C'est pour cette raison que les entreprises Somdiaa, Eramet et Crédit agricole se sont vues décerner les prix Pinocchio du développement durable 2010 par l'ONG Les Amis de la Terre, mardi 9 novembre, à l'issue d'un vote de près de 6 000 internautes.


Le groupe Somdiaa, filiale de l'entreprise d'agroalimentaire Vilgrain, est lauréat de la catégorie droits humains, pour les impacts de ses activités de production et de transformation de canne à sucre, dont l'extension se fait aux dépens des communautés rurales, qui voient leur sécurité alimentaire menacée.

Le prix environnement, lui, dénonce la multinationale française Eramet pour le projet de développement de la mine de nickel de Weda Bay, en Indonésie. "Ce cas illustre le double discours du groupe qui, loin de l'image d'entreprise citoyenne qu'elle souhaite promouvoir, vient d'obtenir une caution de la Banque mondiale pour un projet extractif à grande échelle dans les fragiles écosystèmes forestiers de l'île d'Halmahera", précise Aloys Ligault, chargé de campagne pour la responsabilité sociale et environnementale aux Amis de la Terre. Ce gisement est en effet situé sous une forêt primaire théoriquement protégée mais qui a été déclassée en 2004 sous la pression des industriels.

 

 INSUFFISANCE DES CONTRAINTES

Enfin, le Crédit agricole est pointé du doigt pour "greenwashing", c'est-à-dire pour écoblanchiment, lié à l'usage abusif d'arguments environnementaux dans la publicité et le marketing. "Dans sa campagne de communication 'It's Time for Green Banking', la banque affirme avoir adopté un positionnement en faveur d'une croissance durable, alors qu'elle continue à investir massivement dans les énergies fossiles", explique Aloys Ligault. En août dernier, elle investissait en effet dans la centrale à charbon de Medupi en Afrique du Sud, un projet polluant et décrié par la société civile internationale.

"Au final, il s'agit avant tout d'informer et dénoncer les activités de certaines multinationales, que les gouvernements ne parviennent pas à contraindre. De combien de BP aurons-nous besoin pour que les pouvoirs publics prennent enfin leurs responsabilités ?", conclut Aloys Ligault. Ces antirécompenses font parfois changer les choses : le Crédit agricole, déjà nominé l'an dernier, avait revendu des actions de l'entreprise Dongfeng, fournisseur des militaires birmans.

Le Monde.fr


09/11/2010
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