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Remettre les parents sur les rails de l’éducation

C’est un mot que l’on entend depuis plusieurs années sans trop savoir ce qu’il englobe : parentalité. Ce concept est au centre des préoccupations des pouvoirs publics, dans le but de lutter contre la délinquance et de maintenir le lien social.

A chaque fait divers mettant en scène des adolescents, toujours plus jeunes et toujours plus violents, l’argument ressort : c’est la faute aux parents. La montée de la délinquance juvénile est ainsi expliquée - en partie - par le laxisme ou même l’abandon des parents dans l’éducation de leur progéniture. La stigmatisation est certainement un peu poussée, mais les faits sont là. De nombreux parents paraissent dépassés et ce de plus en plus tôt.
Pour essayer de répondre à ce phénomène, les institutions utilisent un mot savant mais un peu creux : parentalité. Il y a deux ans encore, le maire de Nouméa ne jurait que par l’ouverture imminente d’une maison de la parentalité. Aujourd’hui, le projet est toujours dans les cartons. Motif ? Elle ne saurait se faire à la va-vite, ni sans concertation avec d’autres collectivités. Des discussions seraient en cours entre la ville et Sonia Backes, membre du gouvernement chargée de l’enseignement.
Ce projet de maison de la parentalité reflète l’état actuel de la réflexion autour de ce concept lancé parfois à tort et à travers : c’est plus compliqué qu’il n’y paraît, et cela prendra plus de temps que prévu.

Facteurs. Pour commencer, il n’y a pas une mais plusieurs réponses aux problèmes parents-enfants. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, comme la situation familiale, le lieu de résidence, l’âge, etc. A Magenta, la ville a préféré mettre en place un dispositif d’écoute et de conseil pour les parents, alors qu’à la Vallée-du-Tir, c’est un événement ludique réunissant parents et enfants qui a été choisi.

Ce qu’il faut, c’est redonner confiance aux parents.

Autre point, il n’y a pas de recul sur les dispositifs parentalité déjà tentés. Difficile de savoir ce qui fonctionne ou pas, et pour quel type de cas. Aujourd’hui, les initiatives privées comme publiques se multiplient, sans coordination. C’est la difficulté de cette thématique : elle transcende les compétences des diverses institutions, et nécessite l’implication des associations.

Résultats. Reste que cela bouge. Pour la première fois cette année, un dispositif alternatif à la sanction pénale a été mis en place, un stage parentalité, pour les cas extrêmes. Les dispositifs de lutte contre la déscolarisation mis en place aux collèges de Kaméré et Rivière-Salée commencent à donner des résultats, si timides soient-ils, à tel point que le principe va être étendu à d’autres établissements. La parentalité commence à prendre forme : elle nécessite une adaptation au cas par cas, un accompagnement, une présence sur le terrain. Certaines actions engrangent de l’expérience, et offrent une expertise à leurs initiateurs. « Ce qu’il faut, c’est redonner confiance aux parents », expliquait dans nos colonnes, en septembre, Stéphanie Auguin, qui participe à des « chantiers éducatifs » mis en place à titre privé depuis huit ans.
La parentalité se développe de plus en plus en amont, au travers d’actions qui ciblent les parents d’enfants en bas âge. Malheureusement, les cas les plus délicats sont toujours difficiles à prendre en charge, tant le mal est parfois avancé.

Alexandre Wibart

 

Des actions tous azimuts

- La mairie de Nouméa propose : « Parents et vous, parentez-vous », dispositif d’échange entre parents et acteurs sociaux, sur des thèmes précis, à Magenta-Soleil. A la Vallée-du-Tir, une manifestation expérimentale, vient d’être testée : « Papa, maman et moi », pour resserrer de manière ludique le lien parent-enfant. La ville a aussi permis la création d’une pièce de théâtre pour réinsérer des jeunes en difficulté.
- La province Sud sponsorise notamment La Case verte, structure fonctionnant sur le principe des Maisons vertes de Françoise Dolto, et qui accueille parents et enfants de 0 à 3 ans pour libérer la parole, échanger autour de la parentalité. La visée première est la sociabilisation.
- De nombreuses institutions se sont associées, ont mis en place des stages de parentalité, alternatives à la sanction pénale pour les parents. L’idée est de rappeler la responsabilité pénale. Plusieurs collectivités sont également en partenariat pour lutter contre la déscolarisation avec la mise en place d’éducateurs spécialisés dans certains collèges.
-  Initiatives privées : le Secours catholique a organisé cette année un forum pour donner aux responsables de ses antennes des outils pour mettre en place des ateliers autour de la parentalité, car le nombre de demandes a explosé. Les paroisses proposent également régulièrement des actions qui rassemblent jeunes et vieux pour tenter de combler le fossé intergénérationnel.

 


13/12/2010
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