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Un arbitrage à l’américaine pour Fidji

 
Hillary Clinton était en Australie et en Nouvelle-Zélande la semaine dernière. La secrétaire d'Etat qui devait notamment s'entretenir avec ses homologues sur des questions de sécurité en a profité pour implanter les Etats-Unis à Fidji, histoire de montrer aux deux pays phares de la région la marche à suivre avec cet archipel qui fait bande à part dans le Pacifique.

Dès sa première étape d’une tournée de deux semaines en Asie-Pacifique, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a annoncé l’ouverture, l’année prochaine, d’un bureau de l’Usaid (Agence américaine pour le développement international) à Fidji doté d’un fonds de 21 millions de dollars (1,8 milliards de francs) pour lutter contre les conséquences du changement climatique.
Les analystes politiques en ont déduit que l’ouverture de ce bureau est aussi un message envoyé aux deux grandes puissances régionales, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Washington ne serait pas satisfait des relations de ces deux pays avec Fidji.
Pourtant, dès son arrivée à Melbourne, samedi dernier, Mme Clinton déclarait : « Nous allons travailler ensemble avec l’Australie pour persuader le gouvernement militaire à Suva de respecter son engagement pour le retour de la démocratie à Fidji. Dans le court terme, nous aimerions que des initiatives pour que la liberté politique progressent à Fidji en autorisant la présence de civils dans des ministères clés. »
Les propos de la secrétaire d’Etat vont-ils avoir un impact sur l’administration issue du coup d’État militaire de 2006 et du Premier ministre par intérim Frank Bainimarama ? « Les autorités fidjiennes vont probablement prendre note, surtout maintenant que les Américains sont passés à la vitesse supérieure après avoir décidé tout récemment de renouer avec Fidji.
Et je pense que l’Amérique tente de faire avancer la situation à plusieurs niveaux. Ils mettront de la pression d’un côté et de l’autre s’ils renouent avec Fidji
», répond Stephen Ratuva, du Centre des études du Pacifique à l’université d’Auckland.

Il ne faut pas oublier l’arrivée de la Chine dans la région qui ne passe pas inaperçue.

Les États-Unis ont effectivement renoué le dialogue avec Fidji et pas simplement avec l’ouverture d’une antenne de l’Usaid à Suva. La capitale fidjienne devrait accueillir prochainement un nouveau complexe diplomatique américain à vocation régionale. Quasiment achevé, il devrait être inauguré début 2011.

 

Récemment, Mme Clinton a également invité le ministre des Affaires Etrangères fidjien, Ratu Inoke Kubuabola, à s’exprimer lors d’une réunion à New York avec des dirigeants de haut rang du Pacifique. Au cours de ces dernières semaines, Washington a donc multiplié les contacts avec Fidji dans le cadre de cette nouvelle politique diplomatique qui consiste à être plus « visible et efficace » dans la région Asie-Pacifique.
Mais Fidji a-t-elle vraiment besoin des États-Unis pour s’imposer dans le Pacifique ? « Certainement, renchérit
Stephen Ratuva. Il ne faut pas oublier l’arrivée de la Chine dans la région qui ne passe pas inaperçue. Par ailleurs, ce qui se passe à Fidji est on ne peut plus intéressant et, avec les divisions suscitées par Fidji dans le Pacifique, c’est absolument essentiel que les États-Unis soient impliqués.
»
Fin septembre 2010, le gouvernement américain avait déjà fait savoir sa volonté de pratiquer une politique d’engage-ment envers Fidji, contrastant ainsi avec la politique isolationniste menée par l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
En faisant les yeux doux à Suva, Washington s’impose comme l’alternative « gant de velours » à la politique « main de fer » menée depuis le putsch de 2006 envers Fidji par les pays du Pacifique.

Avec Radio Australie



10/11/2010
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