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Un microcrédit, un effet maxi


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L’Association pour le droit à l’initiative économique a ouvert 713 microcrédits en 2010, permettant la création de 515 petites entreprises. L’Adie soutient chaque année un peu plus les autoentrepreneurs à qui les banques ont refusé des prêts.

En 2010, 515 petites entreprises, comme celles de Nadine, Charles ou Marie-Paule (lire ci-contre et ci-dessous), ont pu être financées grâce au microcrédit de l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie). Avec 713 prêts octroyés en 2010, pour un total de 313millions de francs, l’Adie a augmenté cette activité de 30 % par rapport à 2009, en se faisant notammentmieux connaître. « Nous aidons les personnes qui n’ont pas pu obtenir de prêt bancaire pour leur projet professionnel. C’est quasiment notre seul critère », rappelait hier Emmanuel Blanchard, directeur régional de l’Adie.

« 97 % des personnes remboursent bien. »

Pérennité. L’association, implantée depuis 1999 et qui tourne avec 16 permanents appuyés de bénévoles, comptabilise plus de 3 000 entreprises financées. L’Adie calcule que 71 % d’entre elles sont toujours en activité trois ans après leur lancement. Un résultat souligné comme positif par l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) dans sa synthèse sur le microcrédit local. L’Adie peut aussi se satisfaire du bon retour des sommes qu’elle prête. « 97%des personnes remboursent bien », confirme Emmanuel Blanchard.
Selon lui, les personnes qui ont recours à l’Adie sontmajoritairement des hommes, ayant peu ou prou une quarantaine d’années, vivant en Brousse et en tribu. Les prêts octroyés s’élèvent en moyenne à 500 000 francs (à un taux de 8 à 12 %), sur dix-huitmois. Ils viennent soutenir notamment la création d’activités dans le secteur primaire (pêche et agriculture) et celui de services.

Accompagnement. En plus des prêts, l’association assure un accompagnement des nouveaux autoentrepreneurs. Ce suivi personnel et/ou collectif est un atout supplémentaire à la pérennité des petites entreprises et l’Adie souhaite le développer plus largement cette année.
La nécessité d’un bon accompagnement, c’est aussi ce que soulève l’IEOM. L’institut estime que les services d’accompagnement du microcrédit ne sont pas assez organisés et manquent de clarté pour le porteur de projet. Le microcrédit calédonien s’articule en effet notamment autour de l’Adie et de NCI (Nouvelle-Calédonie Initiative*), mais engage tout un réseau de partenaires qui peut paraître inextricable.
Il est bon de savoir que l’association peut aussi financer des personnes dont l’obstacle principal à l’emploi est le manque d’argent pour acheter une voiture, par exemple, ou pour avancer une caution de logement.

(*) Nouvelle-Calédonie Initiative octroie des prêts d’honneur nécessaires à un projet uniquement en complément d’un prêt bancaire.

 

Contact

Association pour le droit à l’initiative économique. A Nouméa, 2, rue Charles- Verneilh, au Quartier-Latin.
Tél. : 26 29 90.
L’Adie est aussi présente à Bourail, Koné, Koumac et Poindimié, et dans les trois îles Loyauté.
Et tient des permanences dans la plupart des communes.

 

 

 

Charles Mahou, taxi
« Le dossier a été facile à remplir »

Depuis six mois, un taxi sillonne Ouvéa et ses 50 kilomètres de route littorale. C’est celui de Charles Mahou, basé à Fayaoué. Ce cinquantenaire a créé sa petite entreprise de taxi grâce à l’aide de l’Adie. « Pour des touristes qui arrivent, pour les personnes qui doivent se rendre rapidement en lieu, il n’y avait pas de transport privé. Certes, il y a des navettes mais ces transports collectifs ne sont pas toujours rapides et disponibles au bon moment. Alors j’ai eu l’idée de faire le taxi », explique Charles Mahou. Pour acheter sa voiture, il s’est adressé à l’Adie : « Le dossier a été facile à remplir, et une fois que j’ai obtenu l’accord, j’ai pu acheter une voiture d’occasion, le compteur… Tout ce qu’il faut pour faire le taxi. »
Aujourd’hui, Charles Mahou rembourse chaque mois sans trop de difficulté, grâce à des prélèvements qu’il estime « raisonnables ». De plus, il bénéficie des conseils de l’Adie pour gérer son entreprise. Seul bémol, explique-t-il, « le plafond de cette aide. Je n’ai pu acheter qu’une voiture avec beaucoup de kilomètres et, du coup, j’ai parfois des problèmes mécaniques. »

Marie-Paule, épicière ambulante
« Je peux m’octroyer un petit salaire »

NC_AdieEpiciereOKNB Depuis 2009, Marie-Paule rêvait de devenir épicière ambulante : à la fois pour avoir une activité professionnelle dans sa commune, Canala, mais aussi pour se mettre au service des populations éloignées du village.
Ses économies ne suffisant pas à l’achat d’un camion, Marie-Paule s’est tourné vers l’Adie qui lui a accordé un prêt. Et depuis février 2010, elle sillonne ainsi chaque jour les tribus plus éloignées. Les produits ont eux été financés sur fonds propres : épicerie, produits de ménage, de toilette ou articles de saison comme, récemment, les oeufs de Pâques. « C’est une opération rentable pour l’instant, mais il faut savoir gérer. Je rembourse mon crédit à l’Adie tous les mois, je peux réinvestir et m’octroyer un petit salaire. » Ses clients partagent lamême satisfaction et apprécient ce petit commerce de proximité.
Aujourd’hui, Marie-Paule voudrait acquérir un container qui puisse lui servir de dock. Forte de sa première expérience avec l’Adie, elle sollicitera de nouveau l’organisme pour concrétiser ce projet.

Nadine Song, esthéticienne
« C’était ma dernière roue de secours »

SONG_5 Esthéticienne longtemps salariée, Nadine Song s’est lancée à 40 ans dans l’autoentreprise grâce à un microcrédit.
« Je voulais lancer mon activité d’esthéticienne à mon compte. Mais je n’avais pas de crédit accordé par la banque car j’étais au chômage depuis début 2010 et ne pouvais leur apporter les garanties demandées. »
Nadine tombe alors, par hasard, sur un dépliant de l’Adie : « Je les ai appelés et tout est allé très vite. Fin juin, je déposais mon dossier. Début juillet, je démarrais mon activité. C’est super, car c’était ma dernière roue de secours. Les démarches ont été vraiment simples. J’ai obtenu un financement de 950 000 francs pour acheter le matériel et les produits. L’atout que j’avais, c’était de pouvoir installer mon activité dans un salon de coiffure que je connaissais. J’ai eu, bien sûr, l’appréhension de me lancer à mon compte pour la première fois, mais je considère vraiment avoir été, et être encore, très bien entourée par l’Adie et ses bénévoles. Au moindre souci, on peut leur demander conseil. »

 

 



02/05/2011
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