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La voiture Google obtient son permis en Californie

Par Les Echos | 02/10 | 07:00

 

Aujourd'hui, la science-fiction devient réalité. » En signant la semaine dernière le texte autorisant les voitures entièrement automatiques à rouler sur les routes de son Etat, le gouverneur de Californie, Jerry Brown, était lyrique. Cette loi, déjà adoptée par le Nevada et la Floride, est taillée sur mesure pour Google, qui, depuis deux ans, fait rouler des Toyota Prius capables de se passer de conducteur grâce à de multiples capteurs et caméras. Malgré près de 500.000 kilomètres au compteur, la législation restait floue pour les « Google cars ». Désormais, les règles sont claires : les voitures pourront circuler librement, à condition qu'un être humain reste à bord pour reprendre les commandes si besoin. De quoi faire jubiler Sergey Brin, cofondateur de Google : « Si nous sommes fascinés par les voitures capables de se conduire seules, c'est que cela va transformer la vie de bien des gens. »

Les moyens et les efforts déployés par Google pourraient aussi changer la face du marché automobile. Pour son projet de « self driving car », démarré en 2010, l'entreprise a recruté les meilleurs spécialistes. Notamment ceux ayant participé au Darpa Grand Challenge, une course annuelle organisée pour des véhicules sans pilote par le département américain de la Défense. Les résultats sont au rendez-vous. « Si, au début, le conducteur reprenait souvent la main, ce n'est plus le cas », a affirmé Sergey Brin. Un seul incident mineur a été rapporté jusqu'à présent et, selon Google, il concernait une Prius conduite manuellement !

Une base de données en 3D

Dès lors, le monde automobile se demande quel but poursuit Google. L'Alliance of Automobile Manufacturers, basée aux Etats-Unis, a immédiatement regretté que cette loi soit muette sur le fait qu'un véhicule puisse être automatisé « sans le consentement du constructeur, ni même que celui-ci soit au courant ». Officiellement, Google se préoccupe d'abord de sécurité, estimant que la technologie pourrait permettre d'épargner la moitié de 1,2 million de vies perdues sur la route chaque année dans le monde.

Une conviction partagée par les constructeurs automobiles, notamment européens, qui ont engagé plusieurs projets de même nature : Have It (« Highly Automated Vehicles for Intelligent Transport »), dont l'objectif était d'explorer différents degrés d'automatisation du véhicule, ou encore Sartre (« Safe Road Trains for the Environment »), qui étudie la possibilité de former des convois de voitures sur les autoroutes.

Si Google n'a rien dit de ses objectifs concrets, certains l'imaginent se positionner sur un marché automobile en recomposition autour de la mobilité. D'ailleurs, en compagnie du gouverneur Brown, Sergey Brin évoquait un système de service automobile à la demande qui permettrait de débarrasser les villes d'une bonne partie de leurs parkings. « C'est évident, et les constructeurs automobiles s'inquiètent de leur avenir à l'idée de devenir de simples fournisseurs de matériel », note Michel Parent, conseiller scientifique à l'Inria et pionnier des systèmes de transport intelligent.

Car si le géant de la high-tech n'a aucune intention de se transformer en fabricant de voitures, il pourrait fournir la technologie, voire le service. Selon Michel Parent, le cheval de Troie du géant de la high-tech sera la base de données 3D qu'il constitue patiemment et qu'il vendra aux constructeurs : « c'est un peu comme Google Maps, mais en beaucoup plus précis et en 3D. Cela permet au véhicule de se repérer dans son environnement. »

 

FRANK NIEDERCORN



02/10/2012
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