Des bénévoles en quête de reconnaissance
Le comité organisateur des XIVes Jeux du Pacifique cherche 3 500 bénévoles. Ils ont été plusieurs centaines à répondre à l’appel du Festival des arts mélanésiens et ils sont tout autant à s’être inscrits pour donner un coup de main sur Femmes Funk ou au tournoi de golf de Tina. Loin de ces événements, ils sont des milliers à donner de leur temps au quotidien dans diverses associations. Indispensables à la société, les bénévoles revendiquent un statut et une reconnaissance, sur lesquels le monde sportif travaille.
C’est le nombre de cartes Trait d’union émises pour les bénévoles sportifs. Seules 1 000 ont été récupérées jusqu’à présent.
Mais le vivier de bénévoles n’est pas inépuisable. Si, par définition, il n’y a aucune rémunération à la clef, certains aimeraient bien voir se mettre en place quelques compensations pour reconnaissance du travail fourni. Une idée déjà appliquée dans le monde sportif, avec la carte Trait d’union, qui vient d’être émise à 2 500 exemplaires. « Les États généraux du sport de 2008 avaient proposé la création d’une carte offrant certains avantages aux bénévoles, notamment des réductions auprès de certains commerçants ou prestataires », rappelle Abédias Trindade de Abreu, responsable du centre de ressources et d’information des bénévoles (service interne du CTOS).
Qu’est-ce qu’un bénévole ? Quels sont les avantages qu’on peut leur donner ?
Qu’est-ce qu’un bénévole ? Quels sont les avantages qu’on peut leur donner ?
Le choix s’est porté sur une carte déjà existante et un partenariat a
été conclu avec le comité d’entreprise de la SLN et la société Média
fusion. « Cette carte offre des réductions dans plus de 120 commerces.
C’est une façon de récompenser les bénévoles, de reconnaître leur
engagement, rapporte Guy Fenot, président de la commission bénévolat du
CTOS. C’était une forte demande. » Les bénévoles n’ont encore aucun
statut. « L’ébauche d’un statut du bénévole a été initiée en 2001 par le CES, rappelle Abédias Trindade de Abreu.
L’idée n’a pas été mise de côté, mais ce n’est pas évident. Il y a des
choses à définir : qu’est-ce qu’un bénévole ? Quels sont les avantages
qu’on peut leur donner ? Ça implique des mesures fiscales, des mesures
en termes de congés... C’est long à mettre en place. »
Une avancée assez significative pointe tout de même son nez avec un texte en préparation : « C’est un ajout fait à la loi sur le mécénat, expose Michel Quintin directeur du CTOS. Le
mécénat de compétences permettra de déduire fiscalement, dans les mêmes
conditions que le mécénat, des dons de prestation ou de mise à
disposition de personnel. On espère qu’il passera avant la fin de
l’année au Congrès. » Ce texte précise également les jours de
congé, pas pour tous les bénévoles, mais pour ceux qui œuvrent dans le
mouvement sportif et pour les athlètes. Les bénévoles auront ainsi droit
à six jours de congé sans aucune incidence financière pour eux, puisque
l’entreprise déduira le montant de leur indemnité dans le cadre du
mécénat. « Pour les sportifs, c’est un congé sans solde jusqu’à 18 jours et ils auront une indemnité compensatoire », précise le directeur du CTOS.
Les
bénévoles du monde sportif voient donc les choses évoluer. Pour les
autres, le flou reste total. Alors, exploités les bénévoles ? « Ça ne peut pas se produire, sourit Abédias Trindade de Abreu. Un bénévole est entièrement libre du temps qu’il veut accorder à son association. Et il part quand il veut. »
Patricia Calonne
Pourquoi êtes-vous bénévole ?
Célestine, NC 2011
« Pour montrer l’exemple »
Je
n’ai jamais quitté le sport depuis mon enfance. J’ai participé à 7 Jeux
du Pacifique en tant qu’athlète (basket) et à 4 comme responsable,
alors NC 2011, c’était une évidence. Je le fais par amour du sport, pour
apporter ma contribution, motiver les jeunes, leur montrer l’exemple.
Sans volontaires, les associations n’existeraient pas. C’est un
enrichissement personnel.
Nicolas, NC 2011
« C’est nécessaire »
C’est
une destinée. Je suis pompier et entraîneur sélectionneur de l’équipe
d’handibasket. J’y consacre beaucoup de mon temps. Je veux montrer que
le bénévolat est nécessaire. Je prends sur mon temps libre, je prends
des congés, je m’investis à fond pour faire prendre conscience aux gens
de l’importance du volontariat et des problèmes inhérents aux
handicapés.
Michel, Croix-Rouge
« J’ai envie d’aider »
Je
m’occupe du département « apprendre le français » depuis cinq ans. J’ai
toujours eu envie d’aider, de servir les autres. Depuis que je suis à
la retraite, j’ai beaucoup de temps à consacrer. Aujourd’hui, je suis
présent cinq jours par semaine à la Croix-Rouge. Mais l’échange est
toujours un enrichissement. Il faut se souvenir de ce qu’on reçoit et
pas de ce qu’on donne.
Christine, NC 2011
« J’aime le partage »
J’ai
participé aux Jeux de 1966 et de 1987, avec ceux de 2011, la boucle est
bouclée. Pour moi, NC 2011 est un événement incontournable. J’aime le
partage, la convivialité, c’est aussi l’occasion de retrouver
d’anciennes connaissances. Je m’occupe d’un club d’athlétisme sur
Païta, le sport a toujours fait partie de ma vie et je me rends toujours
disponible pour lui.
Repères
Volontaire ou bénévole ?Le bénévolat est une activité non rétribuée et librement choisie qui s’exerce en général au sein d’une institution sans but lucratif. L’étymologie du mot vient du latin « benevolus » qui signifie « bonne volonté ». Le volontariat est le statut juridique sous lequel des personnes engagent un travail, le plus souvent à vocation humanitaire, sociale, sportive, culturelle... Le volontariat se distingue du bénévolat car il s’agit d’une activité à temps plein, incompatible avec le salariat. Il est ainsi possible de percevoir une indemnité de subsistance.
NC 2011, comment s’inscrire ?
3 500 bénévoles sont espérés pour les Jeux du Pacifique. Le plus simple est de s’inscrire sur le site Internet www.nc2011.nc ou de venir au centre d’accueil des volontaires, 48, avenue de la Victoire (face au Rex). Le centre est ouvert du lundi au vendredi, de 8 heures à 14 heures. Les habitants de Brousse ou des Îles trouveront des formulaires d’inscription dans leur mairie. Il faut être âgé de 16 ans minimum pour être volontaire. Des postes sont également identifiés pour les handicapés. Les bénévoles bénéficieront d’une formation générale et d’une formation spécialisée si nécessaire. Ils porteront l’uniforme des Jeux durant leur mission et leurs repas seront pris en charge. Enfin, une attestation de participation leur sera délivrée.
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