Facs : 93% des étudiants pour le maintien des examens
Alors que le mouvement universitaire entame sa
14ème semaine de protestation, plusieurs voix s'élèvent contre les bloqueurs
des facultés. L'UMP demande même que cette «minorité» soit «poursuivie» en
justice.
Malgré des cours perturbés voire supprimés
pendant 14 semaines, 83% des Français et 93% des étudiants se montrent
favorables au maintien des examens du deuxième semestre, selon un sondage CSA*
publié lundi dans «Le Parisien/Aujourd'hui en France». Alors
qu'enseignants-chercheurs et étudiants réclament des modifications de la loi
Pécresse, la moitié des Français (51%) jugent qu'il faut maintenir les examens
dans les conditions «habituelles», et 32% qu'il faut les maintenir mais les
simplifier. Ils ne sont que 11% à proposer de supprimer les examens et valider
automatiquement le semestre pour tous les étudiants.
Parmi les étudiants, dont on ne connaît pas le
panel au sein de l'échantillon du CSA, 52% se prononcent pour le maintien des
examens simplifiés, tandis que 41% préféreraient qu'ils soient maintenus dans
les conditions habituelles. Seuls 4% des étudiants veulent que leurs examens
soient supprimés et que soit validé automatiquement le second semestre pour
tous, comme l'a proposé la Coordination nationale des universités.
Pas de diplôme dans une pochette-surprise
Une demande d'ailleurs qualifiée lundi sur
Europe 1 d' «irresponsable» et «choquante», par le président de l'université
Paris-V Descartes Axel Kahn. Le généticien a par ailleurs mis en garde contre
la dévaluation des diplômes en cas d'examens simplifiés. «Si jamais on arrivait
à valider automatiquement les semestres, moi, de toute façon, je n'apposerais
jamais, jamais, jamais ma signature à une telle mesure et je préférerais m'en
aller», a ainsi déclaré M. Kahn. Il faut «des examens qui ne soient pas
dévalués. Si par hasard les diplômes sont dévalués, si on dit ‘voilà, durant
l'année 2008-2009, on a pu obtenir en quelque sorte son diplôme dans une
pochette-surprise', vous vous rendez compte de l'avenir des étudiants?», a-t-il
mis en garde. Valérie Pécresse avait déjà écarté cette idée au cours du
week-end dans une interview au Journal du Dimanche, en expliquant qu'il n'était
«pas question de valider automatiquement des semestres».
Le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant
a pour sa part qualifié lundi de «formidable gâchis» le blocage latent des
universités, du fait d'une «minorité». Dans les universités « qui sont gênées
dans leur fonctionnement, c'est la loi de la minorité qui s'impose quels que
soient les résultats des assemblées générales» avec «des piquets de 15 ou 20
personnes qui empêchent le fonctionnement de l'université», a-t-il expliqué sur
RTL. Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé a de
son côté estimé lundi sur France Inter que ce mouvement «n'est pas
responsable». «On en est arrivé là parce que, malheureusement, il y a dans
notre pays une culture de l'opposition systématique qui est trop forte par
rapport à ce qui se passe dans les autres pays», a-t-il avancé.
Des enseignements pendant l'été ?
Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre est
allé plus loin, lundi, en demandant à ce que les auteurs des «entraves» au
fonctionnement des universités soient «poursuivis» en justice. «Je souhaite que
les autorités publiques réagissent si un certain nombre d'individus devaient
participer à entraver les examens comme ils menacent de le faire, parce que ce
n'est pas acceptable dans une démocratie», a-t-il ajouté.
L'ancien ministre socialiste de l'Education, Jack Lang, a pour sa part affirmé lundi que le gouvernement devait prendre «une mesure choc» pour débloquer la situation, avec «soit le retrait de certaines mesures, soit le changement d'équipe ministérielle». «Il y a des moments où il faut savoir arrêter certaines décisions qui créent l'inquiétude», a-t-il ainsi déclaré sur France Inter. Pour permettre aux étudiants de passer leurs examens, Jack Lang a estimé qu'»une des solutions serait de pouvoir continuer des enseignements (...) au mois de juin, voire au mois de juillet» moyennant «un financement de l'Etat». «A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle», a-t-il ainsi expliqué.
Flore Galaud (lefigaro.fr) 04/05/2009
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