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Les filles sont les meilleures !

08 mars 2011, orientation.blog.lemonde.fr

 

A l’occasion de cette Journée de la femme, une constatation: les filles sont très largement supérieures aux garçons du CP au bac. Pour s’en convaincre, d’abord quelques statistiques édifiantes tirées de l’étude «Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur» (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 2010):

- à 14 ans, 69% des filles scolarisées sont en classe de troisième, contre 60 % des garçons du même âge;

- à 17 ans, 38% des filles scolarisées sont en classe de terminale générale et technologique contre 26% des garçons du même âge;

- 69% des filles obtiennent le bac contre 58% des garçons.

 

Face au bac

Depuis maintenant 30 ans, les filles sont majoritaires dans les baccalauréats généraux (L, ES, S) dont elles représentent 58% des titulaires. Si elles sont à égalité avec les garçons dans les bacs technologiques, elles ne sont que 43% en bac pro. Bien meilleures en français mais moins bonnes en maths que les garçons, elles s’orientent logiquement vers la série L (80% de filles!); elles sont 64% en ES et moins de 47 % en S. Un chiffre néanmoins supérieur de 5% par rapport à 1995 mais qui n’empêche pas qu’au total, la part des filles dans les séries scientifiques (S, STI et STL) n’est que de 39%.

Dans les filières technologiques, la mixité disparaît presque en ST2S (sciences et technologies de la santé et du social, ex SMS) où on compte… 92% de filles et en STI (sciences et technologies industrielles) où ce sont les garçons qui sont 90%.

 

      La proportion de jeunes qui obtiennent le bac

  •                                                        Filles     Garçons     Ensemble      
  • Bac général (ES, L, S)                       41,3          28,3            34,7
  • Bac technologique (STI, STL, etc.)      17,2          16,4            16,8
  • Bac professionnel                              11,2          14,4            12,8

Face aux matières

Les évaluations sont formelles: en début de CE2, les filles ont en moyenne des notes supérieures de cinq points aux garçons en français et inférieures de deux points en maths. Trois ans après, à l’entrée en sixième, l’écart n’a pas changé en français mais les garçons ont creusé l’écart en maths, qui est maintenant de quatre points.

Et quand il faut choisir des options en seconde, les différences se creusent. La très «matheuse» MPI (mesures physiques et informatique) est choisie par 17,6% des garçons pour 10,9 % des filles. À l’opposé les sciences médico-sociales séduisent 5,3% des filles et 0,4 % des garçons. Option la plus courue, les sciences économiques et sociales sont choisies par 41,2 % des filles et 33,6 % des garçons.

Difficile de ne pas être frappé l’année suivante par le choix de filière que font filles et garçons en fonction de leur niveau estimé en français et en maths. Ainsi seulement six filles sur dix qui estiment être très bonnes en maths choisissent de se diriger vers le bac S, alors que, dans le même cas de figure, huit garçons sur dix optent pour S. Autocensure, peu d’intérêt pour les maths? Les voilà en tout cas qui se ferment bien des portes pour la suite alors que les bacheliers S les gardent toutes grandes ouvertes. Un phénomène qu’on retrouve d’ailleurs dans le monde entier.

 

Face aux profs

Parce qu’il est plus difficile de retenir leur attention et que leurs notes sont moins bonnes, les profs consacrent aux garçons en moyenne plus de la moitié de leur temps (56% très exactement selon des études). Plus souvent interrogés ou encouragés, ils peuvent aussi se sentir plus souvent stigmatisés aux yeux de la classe. D’autant que leurs notes reflètent également leur comportement. En l’absence de «zéro de conduites», et alors que les notes de vie scolaire semblent peu utilisées, c’est la copie même qui peut être sous notée… D’où un fort sentiment d’injustice qui peut conduire au décrochage. Mais à l’inverse, l’attention spécifique qui leur est portée permettra aux meilleurs garçons de devenir des têtes de classe.

 

Face à l’échec

 

Filles et garçons ne sont pas non plus égaux face à l’échec scolaire. Les Journée d’appel de préparation à la défense (JAPD), que passent chaque année plus de 700000 jeunes, révèlent que le pourcentage de garçons en «grande difficulté» en lecture est de 15% contre seulement 8,7% pour les filles! On sait également qu’elles redoublent moins que les garçons dans le primaire. À la fin du secondaire, 85% des filles et 80% des garçons obtiennent un diplôme. Un différentiel de cinq points qu’on retrouve d’ailleurs dans toute l’Union européenne avec une moyenne de 81% de filles diplômées pour 76% des garçons.

Mais alors pourquoi les garçons leur piquent-ils encore les meilleures places dans l’entreprise et dans les filières d’enseignement supérieur qui rapportent le plus en termes de rémunérations? A lire par exemple une étude de l’Apec sur les inégalités professionelles entre femmes et hommes cadres.



08/03/2011
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