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Les Vanuatais aux urnes

Les Nouvelles Calédoniennes. Publié le mardi 30 octobre 2012 à 03H00

 

192 000 personnes sont appelées à voter aujourd’hui au Vanuatu pour désigner les cinquante-deux membres du parlement. Chômage et corruption ont dominé la campagne, alors que les ONG s’inquiètent du risque de fraudes lors du scrutin.

Hier, à Port-Vila, les supporteurs des différents candidats affichaient leur préférence sur leurs tee-shirts, à la veille d’un scrutin très attendu.

Hier, à Port-Vila, les supporteurs des différents candidats affichaient leur préférence sur leurs tee-shirts, à la veille d’un scrutin très attendu.

Photo Sam Boliho/Radio Australie

 

Jamais il n’y avait eu autant de candidats. 348 personnes sont en lice au Vanuatu pour pourvoir les 52 sièges de l'Assemblée, à l'occasion des élections générales.

La campagne s'est officiellement achevée hier, mais selon le correspondant de Radio Australie, Sam Boliho, il y avait hier beaucoup d'excitation dans les rues de Port-Vila. « Beaucoup de gens m'ont dit que ces élections étaient comme la Coupe du monde de foot, explique-t-il. Et cet esprit de supporteur se voit dans la manière dont ils soutiennent leurs candidats.

 

Chômage. Le fort taux de chômage dans le pays a dominé les débats durant la campagne. « Ma plus grande préoccupation, c'est l'inactivité des jeunes, dont beaucoup n'ont pas de diplômes », lance Sharon Wabur, une mère célibataire de deux enfants. Beaucoup ont tout de même fait l'école secondaire, mais ils n'ont aucune opportunité en raison du manque de travail au Vanuatu. Beaucoup tombent donc dans la marijuana et la violence, assure-t-elle.

Benny Willie, un jeune supporteur du Parti de la Justice et des terres de Ralph Regenvanu, créé en 2010, explique de son côté que son vœu le plus cher est de voir la fin de la corruption : « La jeunesse veut un meilleur leader pour un meilleur futur, explique-t-il. Chaque semaine, à la télé ou dans les journaux, on voit des histoires de fraudes et de corruption. Nous voulons le changement ! »

 

Incidents. Les incidents se sont multipliés à l'approche de ces élections : changement du Commissaire aux élections, omission des noms de plusieurs candidats sur les listes électorales officielles le nom de l'actuel Premier ministre notamment , tandis que les observateurs indépendants se comptent sur les doigts de la main.

« Ces derniers temps ont été mouvementés à plusieurs niveaux : changement de certains membres du personnel au Bureau de la Commission électorale sans qu'aucune véritable explication ne soit donnée. Des candidats qui n'ont pas été inscrits sur les listes parce qu'ils avaient des dettes auprès du gouvernement. Dettes qui ont dû être remboursées en 72 heures, raconte Marie-Noëlle Ferrieux-Patterson, présidente de l'ONG Transparency International pour le Vanuatu. Un député a dû, je crois, trouver 30 millions de Vatus en 72 heures. Sans oublier le Premier ministre qui a dû trouver 6 millions de Vatus en 72 heures. Ainsi, et en fonction des allégations de corruption qui fusent depuis un ou deux ans, les dirigeants devraient expliquer à la population où ils ont trouvé cet argent. »

Autre problème, 192 000 personnes sont inscrites sur les registres électoraux ; un chiffre qui serait trop important par rapport à l'ampleur de la population et que met en doute Transparency International : « Il y a un décalage. Nous avons une population d'environ 240 000 habitants et c'est l'une des plus jeunes populations du monde. Ce qui veut dire que 50 % de cette population ont moins de 18 ans. Diviser 240 000 par 2 et ça fait 120 000 et non pas les 192 000 inscrits. »

 

Observateurs. L'ONG s'inquiète également du manque d'observateurs internationaux. Huit membres de l'ambassade américaine devraient prêter main-forte à l'organisation pour surveiller le scrutin à Efate, mais aussi à Tanna et Santo. De son côté, le bureau de la Commission électorale a annoncé que des dispositions ont été prises pour l'envoi d'une équipe internationale d'observateurs d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Chine, de l'Union européenne et de Papouasie Nouvelle-Guinée.

Cette équipe prendra place dès ce matin dans les bureaux de vote de Port-Vila, dans les zones rurales d'Efate, l'île principale, ainsi que dans les îles de Tanna et de Santo.

 

Le chiffre: 32

C’est le nombre de partis qui se présentent à ces élections générales. Les 52 parlementaires sont élus pour quatre ans, ce sont eux qui désignent ensuite le Premier ministre.

Le président de la République est lui élu par un collège électoral de 58 membres (le parlement et les présidents des conseils régionaux.

Avec Radio Australie



30/10/2012
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