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«L’objectif du dixième mois de bourse doit être tenu»

Libération.fr, le 25 août, Par VÉRONIQUE SOULÉ

 

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, réitère la promesse faite aux étudiants d’un allongement des aides.

Le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez a signé mardi des conventions octroyant 355 millions d'euros pour des projets "très avancés" des universités de Bordeaux, Grenoble et Toulouse dans le cadre de l'opération de rénovation immobilière "Campus".
 

Dans un entretien à Libération, le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez, revient sur la question du dixième mois de bourse étudiante promis par Nicolas Sarkozy en 2009. Un demi-mois a déjà été alloué à la rentrée 2010, et le demi-mois restant devait l’être à la rentrée prochaine. Mais lundi, son collègue de l’Economie, François Baroin, a renvoyé cette promesse aux calendes grecques (Libération de mercredi).

Y aura-t -il ou non ce dixième mois de bourse à la rentrée ?

Il est hors de question de revenir sur cet objectif, qui est un engagement du Président. Le but est évidemment de le tenir. Et ça n’est certainement pas dans l’enseignement supérieur, où l’on a déjà fait tant d’efforts financiers, que l’on va commencer à rogner. Ce que François Baroin a voulu dire était qu’il ne fallait pas perdre de vue que l’argent public est un bien rare. Or ce dixième mois de bourse représente un effort financier considérable de 160 millions d’euros. Il faut donc que ce soit une mesure utile avec un vrai impact.

Que voulez-vous dire ?

Cette mesure est conçue comme une contrepartie à un allongement de l’année universitaire : si l’année s’étale sur dix mois, il y aura dix mois de bourse. Mon travail, cet été, est de m’assurer que cette condition est remplie et que les universités sont passées à dix mois.

Le but est d’en finir avec des cursus qui commençaient mi-octobre et se terminaient en mai. Certaines universités organisent déjà des sessions de prérentrée pour que les nouveaux étudiants prennent leurs repères, plutôt que de les jeter dans l’inconnu, ce qui provoquait de forts taux d’échec. Les sessions de rattrapage organisées en septembre devraient aussi disparaître et se tenir désormais en juin. L’allongement de l’année doit aussi servir à cela.

Certains vous soupçonnent de ne pas avoir le financement : vous l’avez ?

Ce demi-mois coûte 80 millions d’euros sur l’année universitaire et nous sommes prêts à l’assumer. Les étudiants ne seront pas une variable d’ajustement. Si les conditions sont réunies, je prendrai les décisions qui s’imposent sur ce sujet à la rentrée. Il ne faut par ailleurs surtout pas oublier l’objectif visé : s’assurer que dans le supérieur, l’ascenseur social fonctionne bien pour les classes moyennes modestes.

Mais si des facs sont restées à neuf mois, peut-on imaginer que des boursiers ne touchent pas de dixième mois ?

Non, la mesure doit évidemment s’appliquer à tous. Je suis très attaché à une vision républicaine de l’université. L’idée est qu’une masse critique d’universités ait rallongé leur année pour que l’on puisse introduire cette mesure. Mais dans la période actuelle, les annonces ne peuvent pas être faites à la légère. Il faut une contrepartie. Nous avons aujourd’hui un principe et un engagement. Il reste à s’assurer des conditions de sa mise en œuvre.

En août 2010, l’Elysée avait déjà confirmé le versement de ce dixième mois en deux étapes : c’est une reculade ?

Non. Il a toujours été clair qu’au moment de verser la deuxième partie de ce dixième mois, on ferait un nouveau point d’étape avec les universités. Je peux difficilement être soupçonné d’être contre cette mesure ! J’ai été l’un des tout premiers à la préconiser dans un rapport que, jeune parlementaire, j’avais rédigé en 2005 sur les conditions de vie étudiante.

Pourtant, en arrivant en juillet, vous avez annoncé de nombreuses hausses : des frais d’inscription, du resto U, de la Sécurité sociale…

Je les ai limitées au maximum. Par exemple, les frais d’inscription en licence ont augmenté de 3 euros alors qu’ils étaient multipliés par trois en Angleterre. De plus, je vais être extrêmement ferme avec les frais illégaux. A la rentrée, je vais travailler avec les présidents d’université. Et si l’on n’arrive pas à corriger certains cas vraiment abusifs - dans sa liste des universités coupables de telles pratiques, l’Unef inclue des frais qui ne sont pas illégaux -, je saisirai le tribunal administratif. Enfin, je travaille cet été sur le logement étudiant, principal coût des études en France . Le but est d’augmenter le nombre de logements et d’en réduire les coûts d’accès. J’ai des idées. Je dois encore les affiner avant de faire des annonces.



25/08/2011
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