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« Nous devons accompagner la jeunesse qui galère »

 

Hier, s’est achevée l’assemblée générale des prêtres catholiques. Un moment de parole où les hommes de foi ciblent leurs priorités. Le thème de l’accompagnement de la jeunesse est ressorti régulièrement. Explications avec le père Rock Apikaoua.

 

  • Les Nouvelles calédoniennes : Au matin du troisième jour de l’assemblée générale des prêtres, qu’est-ce qui ressort le plus des discussions ?

Père Rock Apikaoua : Le but de cette assemblée est de laisser le temps à chaque prêtre et à chaque diacre de parler et de partager son vécu dans son secteur. À partir de ces discussions, seront élaborés des axes de travail. Deux points ressortent particulièrement cette année. D’abord le souci de la jeunesse, que nous partageons avec d’autres institutions. Ensuite, nous portons une grande attention à notre présence auprès de telle ou telle communauté. Je pense à Canala où le prêtre s’est retiré pour une question d’âge, mais aussi au Nord qui va accueillir des milliers de personnes avec le développement de KNS.

Nous, adultes, nous devons nous souvenir que nous avons été jeunes. »

  • Vous parlez de l’intérêt que porte l’Église à la jeunesse. Qu’a-t-elle de particulier, cette jeunesse ?

La Calédonie est marquée par son insularité, mais nous subissons quand même la rapidité des changements économiques et sociaux. C’est cette rapidité qui fait que tout le monde ne suit pas le même rythme et que des gens sont laissés sur le bord du chemin. Et parmi eux, des jeunes. Ils ont été éduqués à des choses auxquelles ils pensent avoir droit, mais leur formation ne leur permet pas d’y accéder. Cela crée des frustrations qui peuvent conduire à la violence, sans parler des échappatoires avec le cannabis et l’alcool. Nous, adultes, nous devons nous souvenir que nous avons été jeunes. Mais quand la violence est continue, il faut reconnaître qu’il y a un problème. Cela suppose beaucoup de discernement. Moins dire et beaucoup écouter. Nous devons être attentifs aux jeunes, être beaucoup plus des compagnons de route pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls dans cette galère propre à cet épisode de leur vie.

  • Vous pensez que l’Église a toujours la capacité d’intéresser les jeunes ?

C’est vrai que les jeunes ne viennent pas à la messe tous les dimanches, mais ils sont preneurs de célébrations. Fin janvier, nous avons organisé un rassemblement de deux cents jeunes à La Foa. Ils ont accepté de vivre ensemble pendant une semaine et étaient tout à fait demandeurs d’enseignements religieux, coutumiers, mêlés à des activités de loisirs. Le même type de rassemblement a eu lieu à Touho, à Maré et à Lifou. De même, chaque année, le rendez-vous de Téné est quelque chose de considérable pour notre population. Je tiens aussi à saluer des initiatives, qui ne sont pas organisées par l’Église, mais qui offrent de bonnes propositions de rassemblement, comme la Coupe Yeiwene et le Challenge Michelet.

  • Ces grands rassemblements sont-ils un lieu propice à l’émergence de vocations ?

Parmi les deux cents jeunes réunis à La Foa fin janvier, par exemple, il y a eu effectivement des velléités religieuses exprimées, qu’il nous faut accompagner. Les jeunes sont intéressés par l’Église et surtout par la place de Dieu dans leur existence. Pour notre diocèse, on n’a pas trop à se plaindre. Nous n’avons pas d’ordinations sacerdotales en cascade, mais elles sont régulières. Le prêtre Ignace Milie a été ordonné en décembre. Hier soir (mercredi, NDLR), Jean-Patrick Callega a été ordonné diacre en vue du sacerdoce, Jean-Paul Pouillet en octobre. Et nous avons un rythme d’entrées régulières au séminaire régional de Suva. Mais, bien sûr, un nouveau prêtre dans le diocèse n’est jamais de trop.

Propos recueillis par Bérengère Nauleau



07/02/2011
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