Simone Bonnafous : "La pédagogie au service de l’étudiant est réhabilitée"
Réduire de moitié l’échec en premier cycle d’ici à cinq ans, c’est le but du plan licence. Mais le sujet mobilise les universités depuis plusieurs années. Premier bilan.
Que pensez-vous de ce plan licence ?
On ne peut qu’adhérer à sa philosophie. Il n’est plus tabou de parler de
pédagogie à l’université. Dès la rentrée, des dispositifs vont se généraliser,
par exemple pour le suivi des étudiants de L1, ou l’instauration des bureaux
d’aide à l’insertion professionnelle, etc. Mais ce plan ne constitue pas pour
autant une révolution. Certains éléments comme la progressivité des cours en
licence, l’anglais, l’informatique, les unités de méthodologie étaient déjà au
programme de la réforme LMD. Je dirais que la mise en musique est plus forte.
La pédagogie au service de l’étudiant est réhabilitée, elle redevient un
objectif prioritaire.
Parmi toutes les mesures d’accompagnement, laquelle vous semble la plus
efficace ?
C’est très difficile de répondre, car cela supposerait d’isoler chaque
dispositif pour mesurer son effet. Personnellement, et bien que mon université
l’ait mis en place, je ne suis pas forcément convaincu par l’augmentation du
nombre d’heures de cours en L1. Je ne crois pas tellement aux incidences
mécaniques de ce type de mesure. Car la réussite passe par beaucoup d’autres
paramètres comme le travail individuel ou la motivation. Enfin, je pense qu’il
y a encore beaucoup à faire en matière de contrôle des connaissances, qui
constitue selon moi le point aveugle de l’enseignement supérieur. Il n’y a pas
de réflexion sur ce qu’on cherche à valider chez les étudiants, en termes de
connaissances mais aussi de compétences écrites ou orales.
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