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Un jeune sur deux au chômage lors des trois premières années de vie active

Le Monde.fr avec AFP |26.04.2012 à 15h51 • Mis à jour le26.04.2012 à 15h52

 

Un jeune sur deux (52 %) a été au moins une fois au chômage au cours de ses trois premières années de vie active et un tiers l'a été six mois ou plus, selon une enquête du Centre d'étude et de recherche sur les qualifications (Cereq) publiée cette semaine.

Pour cette enquête "Génération" trisannuelle, le Cereq a interrogé au printemps 2010 un échantillon représentatif de 25 000 jeunes sortis du système éducatif en 2007. Après de premiers résultats divulgués en 2011, il approfondit une série de thématiques.

Parmi les 739 000 jeunes sortis de formation initiale en 2007, une majorité (62 %) a commencé sa vie active par une période de chômage. Au bout de trois ans, la trajectoire dominante parmi huit "trajectoires types" identifiées est celle d'un accès rapide et durable à l'emploi (58 %). Au bout de six mois, 80 % des jeunes ont au moins une fois décroché un emploi - même très temporaire.

L'analyse des trajectoires montre cependant que 12 % ont connu un accès "différé", 10 % sont en "décrochage" et 9 % connaissent un chômage persistant ou récurrent. Ainsi, parmi ceux ayant connu un chômage précoce, 20 % n'ont jamais réussi à décrocher un poste dans les trois ans.

 

DIPLÔME

La durée de l'épisode de chômage dépend du niveau de diplôme : pour 56 % des non-diplômés (18 % de la génération), elle a été de plus d'un an, comme pour 27 % des diplômés du secondaire et 9 % des diplômés du supérieur (42 % de l'échantillon).

Les non-diplômés ont de plus en plus de mal à trouver une place sur le marché du travail. Quand 72 % des jeunes en général travaillent au bout de trois ans, ils ne sont que 48 % en emploi en 2010 contre 59 % en 2001 et leur taux de chômage atteint 41 % (30 % en 2001).

 

PRÉCARITÉ

"L'emploi précaire est devenu la norme pour les premiers emplois occupés", souligne également le Cereq, avec 31 % des premières embauches réalisées sur des emplois à durée indéterminée. Même pour les diplômés du supérieur, le CDI n'est plus garanti. Seuls les sortants d'écoles d'ingénieurs restent très majoritairement (75 %) recrutés d'emblée en CDI. La proportion tombe à 52 % pour les écoles de commerce.

L'emploi précaire perdure pour un nombre significatif de jeunes. Au bout de trois ans, un tiers sont intérimaires, vacataires, en contrat aidé ou en CDD. Et la proportion employée à temps partiel ne baisse pas (18 %).

 

FORMATION

Cette enquête, qui permet d'évaluer l'impact de la crise de 2008 sur l'emploi des jeunes, met aussi en évidence "des phénomènes structurels", comme le fait qu'une majorité de jeunes se stabilise dans un emploi qui ne correspond pas à sa formation. De fait, "chercher à ajuster de plus en plus précisément les contenus des formations à leurs débouchés supposés est en partie vain", estime le Cereq.

L'enquête montre aussi que la précarité des premiers emplois "agit comme un frein à l'autonomie résidentielle" : trois ans après, 55 % des jeunes hommes et 36 % des jeunes femmes habitent toujours chez leurs parents.

Depuis 1992, ce centre d'études, qui dépend des ministères de l'emploi et de l'éducation, réalise tous les trois ans ce type d'enquête, en interrogeant une même tranche d'âge après trois, cinq, sept, puis dix ans de vie active.



26/04/2012
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