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Un projet d'exploitation pétrolière au large des îles Lofoten divise la Norvège

LE MONDE | 26.04.10 | 15h04  •  Mis à jour le 26.04.10 | 15h04

e gouvernement norvégien doit-il autoriser l'exploitation du pétrole et du gaz au large des îles Lofoten et Vesteralen ? Alors qu'une décision doit être prise d'ici à la fin de l'année, beaucoup comptaient sur la publication à la mi-avril de deux rapports - l'un sur l'impact environnemental du projet, l'autre sur son incidence économique - pour trancher la polémique qui oppose, depuis des années, les compagnies pétrolières aux pêcheurs et aux écologistes.

Les espoirs ont été déçus : les évaluations transmises au gouvernement montrent que les menaces pour ce milieu essentiel à la reproduction de la morue, et aussi très prisé des touristes, sont peut-être moins grandes qu'imaginées, mais les réserves d'hydrocarbures sont aussi bien moins intéressantes qu'escomptées. L'Agence norvégienne du pétrole évalue ces réserves à 200 millions de m3 d'équivalent pétrole. Cela représenterait 1,3 milliard de barils, quand une précédente étude réalisée par l'institut KonKraft parlait de 3,4 milliards de barils. La différence est énorme et fait dire aux écologistes que les pétroliers devraient renoncer.

"ZONE SENSIBLE"

Les compagnies pétrolières, qui ne manquent pas de rappeler que le pic de production en mer du Nord a été atteint en 2001 et ont, depuis longtemps, présenté les îles Lotofen comme les réserves les plus prometteuses, préfèrent ne retenir que les propos rassurants des experts sur les risques de marées noires que pourrait générer la mise en exploitation de ces nouveaux gisements. Elles soulignent aussi le bon état de conservation des principaux stocks de poissons établi par les études.

Bref, la polémique reste entière et le gouvernement de coalition gauche-Verts, lui aussi très divisé sur le sujet, risque la rupture. "Comme ministre de l'environnement et membre du parti SV (Gauche), je ne veux pas d'exploration pétrolière", a déclaré Erik Solheim. "Ces rapports montrent les conséquences des activités humaines dans cette zone et je ne vois aucun argument en faveur d'une exploration pétrolière", a-t-il précisé, tout en concédant que l'emploi devait aussi être pris en compte avant toute prise de décision.

Le parti travailliste du premier ministre Jens Stoltenberg est historiquement partisan du développement pétrolier, mais il doit cette fois composer avec ses deux partenaires, le parti SV, opposant acharné à l'ouverture des Lofoten à l'exploration pétrolière, et avec le parti centriste, plutôt sceptique.

Les écologistes, eux, n'en démordent pas. "L'expertise environnementale renforce l'image des Lofoten comme une zone sensible qui ne doit pas être exposée à davantage d'activités", tranche Frederic Hauge, président de Bellona, une des principales associations.


Olivier Truc (Stockholm, correspondance)
Article paru dans l'édition du 27.04.10


27/04/2010
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