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Bienvenue dans l’ère nouvelle du tri sélectif

Mer 02 Jui 2010 |15:00, Les Nouvelles Calédoniennes


D’ici une quinzaine de jours, les habitants de Ouaco vont devoir se plier au tri sélectif. Sous l’impulsion du SIVM, syndicat intercommunal de Koumac et Kaala-Gomen, les déchets ne prendront plus la route du dépotoir, mais celle du centre d’enfouissement. Une petite révolution pour ce village, pourtant bien loin des futurs centres urbains.

Les passages au dépotoir, installé à quelques pas de la mangrove, c’est fini ! D’ici une quinzaine de jours, les habitants de l’ensemble du village de Ouaco et de Tinip vont bénéficier d’un service de ramassage des ordures mis en place par le syndicat intercommunal à vocation multiple du Nord, créé par les communes de Koumac et Kaala-Gomen.

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C’est, en millions de francs, le budget 2010 du SIVM consacré aux ordures. Une somme largement financée par les communes de Koumac et de Kaala-Gomen puisque, à l’heure actuelle, le centre ne fait aucun bénéfice et ne couvre pas ses dépenses. Comment y arrivent-elles alors que les communes de VKP n’en sont qu’à lancer des appels d’offres ?
Plus qu’un simple ramassage, ce nouveau service demande aux futurs abonnés de trier leurs déchets. De nouveaux gestes auxquels il faudra s’habituer pour voir ses poubelles effectivement ramassées par les agents du SIVM. « Au départ, on sera indulgent. Même si le tri n’est pas bien réalisé, on ramassera les déchets », rassure Hervé Loupy, agent en charge de l’accueil au centre d’enfouissement situé entre Kaala-Gomen et Koumac. « Ensuite, on deviendra plus sévère. Mais l’exemple de Koumac montre bien que les gens jouent vite le jeu. Le bassin prévu pour les ordures ménagères avait été pensé pour cinq ans. Or, il devrait tenir six ans et demi car la population trie bien. »
Le centre d’enfouissement a ouvert ses portes en 2005 et accueille, depuis, les déchets de l’ensemble des villages de Koumac et de Gomen et donc, bientôt, ceux de Ouaco et de Tinip.
Au départ, ce centre avait pour vocation première la fin des dépotoirs et la sécurisation des déchets. Les ordures ménagères, par exemple, sont entreposées dans un vaste bassin étanche où des appareils contrôlent en permanence la nappe phréatique, afin de repérer rapidement une éventuelle fuite. Mais aujourd’hui, le centre d’enfouissement va beaucoup plus loin. Il valorise et recycle ces déchets.
Pour le ramassage, la population doit trier les ordures ménagères, le verre, les boîtes de conserves et les canettes en aluminium. « Quel intérêt ? », demanderont certains. Il suffit de se rendre au centre d’enfouissement pour comprendre.


Ça ne nous rapporte rien. Mais on n’est pas là pour faire des bénéfices mais bien pour accueillir les déchets.


Chaque déchet a sa place et un avenir bien précis. Les canettes en aluminium sont compactées en fagots. « C’est Isabelle Picot, à la tête de la société Filtre-éco, qui nous prête le compacteur. En échange, on lui donne les fagots de canettes qui vont lui permettre d’en fabriquer de nouvelles », explique Hervé Loupy. Un réel plaisir de voir ces boîtes réunies dans un même lieu et non plus jetées anarchiquement dans la nature.
Un sort similaire est réservé aux conserves. « EMC vient les enlever. En début d’année, ils ont pris 2 230 m3 de ferraille ! Ils ont également retiré 35 tonnes de batteries et de câbles électriques. Les huiles sont également revalorisées par la société Trecodec. Ça ne nous rapporte rien. Mais on n’est pas là pour faire des bénéfices, mais bien pour accueillir les déchets. »
La quasi-totalité des déchets semble recyclable. « On cherche une solution pour le verre par exemple. On sait qu’en Métropole, compacté, il sert à la réalisation des routes. On pourrait le mettre en poudre, mais c’est trop d’investissement pour nous. C’est le même problème pour les appareils informatiques. Hors frais de fret, le recyclage d’une tour, d’un écran, d’un clavier et d’une souris nous reviendrait à 4 000 francs ! » L’argent reste donc le seul frein pour aller plus loin.
Somme toute, à partir de la mi-juin, Ouaco et Tinip vont participer à cet élan en faveur de l’environnement. Une véritable révolution pour ces petits villages, qui ne manquera pas d’interpeller, espérons-le, les communes de la zone VKP qui, malgré l’urbanisation galopante, une usine en construction et la volonté de devenir la capitale du Nord, continuent à brûler leurs déchets dans de vastes dépotoirs à faire rougir de honte.

Marjorie Bernard

Les déchets en couleur

D’ici une quinzaine de jours, les habitants de Ouaco et de Tinip vont devoir se plier au tri. Il est obligatoire de s’abonner à ce service.
Les personnes concernées recevront prochainement une facture de 4 750 francs (au lieu de 9 500 francs pour un an d’abonnement) et devront se rendre à la mairie de Gomen ou au centre d’enfouissement pour se procurer les sacs du SIVM, les seuls qui seront ramassés par les agents.  Les sacs verts (2 300 francs pour 52 poches) serviront aux déchets alimentaires. Les bleus (900 francs pour 26 poches) accueilleront le verre et les sacs rouges (900 francs pour 26 poches), les canettes en aluminium et les boîtes de conserve.Pour le reste (électroménager, bois, moteur, batteries...), les habitants doivent se rendre eux-mêmes au centre d’enfouissement et devront s’acquitter d’un droit d’entrée de 100 francs. (Entrée gratuite tous les jours à partir de 15 heures et le samedi).
« On sait que, pour Ouaco et Tinip, ça fait un peu loin. Alors, on est train de réfléchir à une solution. Un centre de transit, pourquoi pas, à Ouaco », rassure Hervé Loupy, l’agent du SIVM. Après la mise en place de ce service, le dépotoir sera fermé.

 



02/06/2010
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