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Exams reportés: un mois de bourse en plus ?

Article paru dans Libération, le 11 mai 2009.
MARIE PIQUEMAL

Rattraper les cours et décaler les dates d’examens. La plupart des facs touchées par le mouvement de grève des enseignants-chercheurs ont décidé d'aménager le calendrier universitaire. Nombre d'étudiants vont devoir plancher fin juin et certains recteurs évoquent même la possibilité de sessions d'épreuves en juillet. Sauf qu’en pratique, de tels reports posent des problèmes. En termes d’organisation administrative, évidemment. Mais aussi et surtout, pour les étudiants. Les boursiers en particulier.

Problème n°1: le logement
De nombreux étudiants ont déjà déposé leur préavis pour quitter leur appartement fin mai-début juin, date initialement prévue pour la tenue des examens. «Certains vont se retrouver dans des situations délicates, sans appart en plein examens», constate François-Loïc Pichard, vice-président de la Fage, deuxième organisation étudiante.
Quant aux étudiants logés dans les cités universitaires, ils sont paradoxalement mieux lotis: «Cette question a tout de suite été intégrée dans les discussions sur la mise en place d’un nouveau calendrier.» Donc en pratique, les étudiants devraient pouvoir rester dans leur chambre jusqu’à la fin des épreuves. Et déborder au besoin sur le mois de juillet.

Problème n°2: Stages et jobs d’été
Sauf que les exams en juillet (ou en septembre pour les rattrapages) posent d’autres problèmes. «Les étudiants qui travaillent l’été pour se payer leur scolarité, qu'ils soient boursiers ou non, c’est loin d’être anecdotique», souligne la Fage. «On demande à ce que les étudiants soient libérés de leurs obligations universitaires au maximum début juin», maintient l’Unef, le premier syndicat étudiant. Concernant les stages en entreprise, il faut savoir que la convention contient obligatoirement une clause prévoyant «les conditions dans lesquelles le stagiaire est autorisé à s'absenter, notamment dans le cadre d'obligations attestées par l'établissement d'enseignement.» Et en l’occurrence les épreuves aux examens.

Les bourses au mois de juillet ?
«En principe, les bourses sont attribuées sur neuf mois, d’octobre à juin», explique le Cnous, (qui pilote au niveau national le réseau des Crous). Mais, ce matin, la ministre valérie Pécresse a émis l’hypothèse d’une prolongation des aides sociales pour une partie des 550.000 étudiants boursiers. Du cas par cas, prévient-elle. «J’ai demandé aux directeurs de Crous et aux recteurs d’examiner la situation sociale des étudiants pour pouvoir permettre de prolonger les bourses ou de prolonger les logements de ceux qui seraient dans la difficulté du fait de ces nouveaux calendriers universitaires.»

Maintien des aides et assiduité aux cours
La règle est claire: les étudiants boursiers ont le droit aux aides à condition d’être assidus au cours et d’être présents aux examens. Et à partir de la troisième année, s’ajoutent des impératifs de réussite: «Pour avoir droit à une troisième année de bourse par exemple, il faut avoir obtenu au moins 60 crédits (soit deux semestres validés sur quatre, ndlr)», détaille le Cnous.

La position de la Fage: «On a demandé à la ministre que les étudiants boursiers qui rateraient leurs examens cette année, en raison des perturbations du mouvement de grève, ne soient pas pénalisés pour la suite. C’est une demande de bon sens. Le ministère devrait nous rejoindre sur ce point, je pense.» Même si tout porte à croire que Valérie Pécresse va encore attendre un peu avant d’annoncer une telle mesure. Sa stratégie aujourd’hui est limpide, pour l’Unef: «Jouer le pourrissement en mettant la pression sur les examens et les étudiants.»



11/05/2009
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