La voix de l’art kanak
Dans sa galerie située en plein cœur de la ville d’Auckland, Marilyn Kohlhase, passionnée d'œuvres océaniennes, expose des toiles de Paula Boi ou d’Yvette Bouquet. Pour elle, chacune de ces peintures raconte la Nouvelle-Calédonie.
Les couleurs de la Calédonie rayonnent en plein cœur d'Auckland. Ces
couleurs vives et passionnées, ce sont celles des toiles signées Paula
Boi ou Yvette Bouquet. Les artistes kanak s'exportent en
Nouvelle-Zélande, leur art intéresse les Kiwis et intrigue les voyageurs
du monde entier qui « apprécient les tons et la diversité des œuvres », d'après Marilyn Kohlhase , cogérante d'O'kaioceanikart, l’unique galerie d'art océanien en Nouvelle-Zélande.
Elle connaît chaque artiste, savoure leurs histoires et connaît leurs difficultés. « L'art
est une façon de raconter notre héritage et permet d'aborder les
problèmes actuels comme le changement climatique ou la santé. »
Marilyn Kohlhase est océanienne dans l'âme, « je suis née en Nouvelle-Zélande. Mes parents sont samoans, eux-mêmes d’origines allemande, anglaise et américaine ».
Ce métissage résume à lui seul son ouverture sur le monde. Cette
passionnée d'art sillonne, en effet, le Pacifique depuis son plus jeune
âge : « La Nouvelle-Calédonie est la première île sur laquelle j'ai voyagé après les Samoa ».
L'art est le moyen de créer du lien entre les gens du Pacifique.
L'art est le moyen de créer du lien entre les gens du Pacifique.
C'était en 1972. Marilyn y a travaillé son français et fait de belles rencontres : « Avec
mon amie, nous avons acheté du pain, du fromage et du vin et nous
sommes montées en province Nord. A cette époque, la beauté des églises
m'a particulièrement marquée ».
Elle revient sur le Caillou à l'occasion d'un festival artistique en 2000. « C'est
là que j'ai vraiment connu l'art kanak. De par l'histoire de cette
terre et de son peuple, cet art est assez complexe. J'ai été
impressionnée par la sculpture qui est tout simplement magnifique, c'est
l'un des points forts de l’art kanak. »
Quelques années plus
tard, Marilyn fait la connaissance de l'association d'artistes Siapo. De
cette rencontre est née l'exposition Pasifikana-ak' qui s'est déroulée
en mars dernier sur Auckland. « L'art est le moyen de créer du lien entre les gens du Pacifique
», a-t-elle coutume de dire. Pour preuve, ces liens se tissent
naturellement durant l’événement : des poètes samoans se sont même
inspirés des toiles de Paula Boi pour composer des vers.
Fort du succès de cette rencontre, Siapo renouvellera l’expérience l'année prochaine. « Je suis vraiment reconnaissante du travail qu'ils font », avoue la galeriste qui souhaiterait encore aller plus loin en associant maintenant d'autres artistes kanak.
A Auckland, Virginie Grizon
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