Le bio, plus cher que cher
En
Calédonie, les produits bio sont de 20 à 60 % plus chers que les produits non
bio, et pratiquement deux fois plus onéreux que leurs équivalents de mêmes
marques en Métropole. Alors, pour manger sans pesticides ni conservateurs, il
faut avoir des moyens conséquents.
Ce n’est hélas qu’une demi-surprise. Il faut avoir des revenus confortables, ou alors faire d’importants sacrifices par ailleurs, pour consommer bio dans notre pays. Une première enquête de l’UFC-Que Choisir révèle que les produits bio, c’est-à-dire conçus sans pesticides ni engrais ni conservateurs sont, selon les cas, de 68 % à 122 % plus chers qu’en Métropole.
L’étude menée par l’organisation de consommateurs porte sur un petit nombre de produits, distribués sous les mêmes marques en Calédonie et en Métropole. Logique, puisqu’il n’existe pas encore de label officiel du « bio calédonien ». On les trouve pour l’essentiel dans les grandes enseignes de la distribution que sont Carrefour, Géant, Super U, etc. Les produits bio vendus dans les magasins spécialisés n’ont pas encore pu faire l’objet de comparatifs. Le différentiel sera-t-il moindre au nom de l’engagement militant des professionnels qui tiennent ce genre de boutiques ? À voir. Le premier constat qui s’impose, c’est que la cherté de la vie calédonienne se décline de la même manière sur le mode bio que sur le mode standard. En 2007, une étude comparative de l’UFC-Que Choisir avait mis en évidence un surcoût de 73 % du panier courant de la ménagère. Mais si l’on ne retenait que les produits alimentaires, le différentiel atteignait 96 %.
Une première enquête révèle que les produits bio sont de 68 % à 122 % plus chers qu’en Métropole.
Qu’en est-il maintenant de l’écart de prix entre produits
bio et non bio sur le marché calédonien ? L’étude de l’UFC-Que Choisir
révèle qu’il est de 22 % dans les grandes marques qui se sont presque
toutes mises au bio. Mais là où ça dérape, c’est du côté des marques de
distributeurs (estampillées au nom des grandes surfaces) ou le bio coûte en
moyenne 57 % plus cher que son équivalent non bio.
Conclusion: acheter bio en Calédonie coûte à peu près deux fois plus cher qu’en
Métropole. Et localement, les produits bio sont de 20 à 60 % plus chers que les
non bio.
Les choses iront-elles en s’améliorant lorsqu’il existera une production locale
bio officiellement reconnue et labellisée ? La concurrence tirera-t-elle
les prix vers le bas ? On peut l’espérer. Mais en restant raisonnablement
dubitatifs quand on connaît les coûts des produits alimentaires de fabrication
locale.
LNC, 10 mars 2010
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