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Le pays de demain

Mer 23 Fév 2011 |08:44, Les Nouvelles Calédoniennes


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Mathieu Hortense est le seul Calédonien admis à Sciences Po cette année. Le jeune bachelier, espère pouvoir mettre à profit cette chance pour apporter sa pierre à la construction du pays, même s’il sait que ses études lui ouvriront beaucoup d’autres portes.

 

Une quarantaine. Douze, puis cinq et finalement un seul, à être admis à Sciences politiques. Mathieu Hortense, Calédonien « de sixième génération » possède la double nationalité franco-australienne.
Sans être convaincu de ses chances au départ, il s’est mis à y croire et s’est plongé dans le travail. Mais s’il a décroché l’admission, c’est en grande partie grâce à l’équipe du lycée du Grand Nouméa.

«Je suis conscient que le territoire nous soutient et qu’il faut se réinvestir ici.»

« Ils sont investis d’une mission. C’est limite une prépa et pour les profs référents, c’est presque un deuxième travail », insiste-t-il. Soit, l’équipe éducative y est pour beaucoup. Mais Mathieu n’est pas non plus complètement étranger à sa réussite.
Sa mère, Valérie Ohlen, professeur d’histoire, le confirme. Son fils a toujours eu accès aux livres, ce qui lui a permis de cultiver une certaine curiosité. S’il arbore un look et une timidité classiques chez les ados, Mathieu a des passions nettement moins répandues, à commencer par la politique.

 

Politique. « C’est quelque chose de très important et c’est aussi pour ça que j’ai voulu faire Sciences Po. Les jeux de pouvoir sont intéressants, explique le jeune homme. On doit être réaliste et conscient des enjeux qui nous entourent. » Pour l’être, il épluche les articles de fond des grands quotidiens nationaux au moins une fois par semaine, mais s’intéresse aussi à l’actualité locale, particulièrement en ce moment.
Cet intérêt pour la chose publique, Mathieu le tient probablement aussi de son éducation et de l’engagement politique de sa mère. S’ils ne partagent pas tout à fait les mêmes idées, ils se rejoignent au moins sur la nécessité pour le pays de former ses élites. « C’est capital. Je suis conscient que le territoire nous soutient et qu’il faut se réinvestir ici, mais je suis encore trop jeune pour m’engager », précise-t-il. Quoi qu’il en soit, le futur diplômé de Sciences Po, si tout se passe bien, ne rechignerait pas à revenir en Calédonie en tant que diplomate.

 

Travail. Il lui reste encore cinq bonnes années de travail intense, remplies d’obstacles et de détails pratiques à régler. Pas de quoi le stresser. « Je serai un peu tout seul parce que je n’ai pas vraiment de famille à proximité. De petites choses vont me manquer, mais il faut avancer », glisse-t-il.
Ce qui l’inquiète le plus, c’est l’adaptation à un rythme de travail soutenu et exigeant. « On va suivre un stage de remise à niveau, mais depuis le mois de décembre, on perd un peu le fil », estime Mathieu qui n’a pas vraiment le sentiment d’appartenir à une élite particulière. « Dans cinq ans, ce sera peut-être différent, mais là, je vois le présent ». Un présent fait de lectures « sérieuses » qui lui font un peu délaisser la science-fiction.

Mathurin Derel



23/02/2011
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