Le recyclage progresse, mais veut mieux faire
Depuis bientôt deux ans, Trecodec organise la collecte et le traitement des cinq déchets réglementés par la province Sud : piles et accumulateurs, batteries au plomb, pneus, huiles moteur et véhicules. L’organisme voudrait faire plus et attend une réglementation sur les déchets électroniques et les emballages.
1 219 tonnes d’huiles, 503 tonnes d’accumulateurs au plomb, 800 véhicules usagés, 1 120 tonnes de pneus, et 8,7 tonnes de piles et accumulateurs, c’est la récolte de Trecodec pour l’année 2010. L’organisme a collecté et recyclé ces déchets contenant des matériaux dangereux. « Le bilan de ces deux années est simple : dans toutes les filières, nous avons dépassé nos objectifs. Le public et les entreprises jouent réellement le jeu », se satisfait Bernard Creugnet, le directeur de Trecodec.
Les consommateurs ont adopté de nouveaux réflexes. Les points de collecte installés dans les supermarchés font le plein de piles hors-service. Les stations-service récupèrent les pneus et huiles usagés. Et les entreprises ne sont pas en reste. Elles sont 150 à adhérer à Trecodec en 2010, contre 63 il y a deux ans. Ce qui veut dire que le budget de l’organisme a quasiment doublé dans le même temps. Et c’est tant mieux, car le recyclage a un coût : comptez 33 francs le kilo pour recycler les batteries par exemple.
Recycal est en charge de cette filière. Après un premier traitement, l’entreprise conditionne les batteries et les envoie en Nouvelle-Zélande ou en Australie, où elles sont prises en charge. « Une batterie de démarrage est recyclable à 99 % », souligne Christian Commenge, le gérant de Recycal. Parmi les quinze opérateurs de Trecodec, il y a aussi EMC, qui recycle les véhicules usagés. L’entreprise vidange la voiture et en retire la batterie avant de la compresser. EMC sort ainsi 1 000 à 1 500 tonnes de carcasses compressées par an.
Dans toutes les filières, nous avons dépassé nos objectifs. Le public et les entreprises jouent réellement le jeu.
Dans toutes les filières, nous avons dépassé nos objectifs. Le public et les entreprises jouent réellement le jeu.
« Nous recyclons actuellement 65 % des déchets réglementés produits par nos adhérents. Notre objectif est d’améliorer ce taux de collecte et de convaincre la cinquantaine d’entreprises qui ne sont pas encore adhérentes », explique Bernard Creugnet. Si le traitement des cinq déchets réglementés par la province Sud fonctionne bien, il reste encore beaucoup à faire en la matière. « Nous attendons que la province Sud réglemente les déchets des équipements électriques et électroniques, ainsi que les déchets issus des emballages qu’ils soient en carton ou en plastique », énumère le directeur de Trecodec. « Sans la contrainte réglementaire, rien ne pourra se mettre en place », prévient-il.
A la province Sud, on assure que le projet est en cours de réflexion, mais il est complexe à mettre en place : « Le processus de traitement d’un pot de yaourt par exemple sera complètement différent de celui d’une brique de lait. C’est une filière qui compte un volume de déchets très important, avec de nombreux acteurs. Il faudra au moins dix ans avant de mettre en place quelque chose d’opérationnel, et de viable économiquement », précise Frédéric Garcia, le secrétaire général de la province Sud.
A l’occasion de ce bilan, Trecodec pose aussi une autre question, celle du recyclage des déchets en province Nord. Pour l’heure, aucune réglementation n’oblige les entreprises du Nord à recycler leurs pneus ou leurs batteries. Trecodec est prêt et n’attend qu’une signature pour se lancer dans cette activité.
Blandine Guillet
C’est vous qui financez Trecodec
Lorsque vous achetez un réfrigérateur ou une voiture, vous payez une écoparticipation. Cette « taxe » est encaissée par l’entreprise qui vous vend l’appareil. Chaque société adhérente à Trecodec lui reverse cette écoparticipation perçue. Cela représentait 100 millions de francs de chiffre d’affaires en 2009 et 180 millions en 2010.
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