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Maurie Ryan, un militant aborigène, va créer le premier parti politique aborigène d’Australie, pour faire entendre la voix du peuple premier de ce pays continent.

L’Australien Maurie Ryan, militant des droits aborigènes, doit déposer demain sa demande d’enregistrement du parti First Nations (Nations premières) auprès de la commission électorale, estimant qu’à l’heure actuelle les tribus autochtones ne disposent pas de vrai soutien sur la scène politique. « Il y a environ 27 partis politiques dans ce pays et aucun d’entre eux ne représente les intérêts du peuple aborigène », a-t-il déclaré en fin de semaine dernière. Maurie Ryan, petit-fils d’un célèbre défenseur des droits du peuple premier d’Australie, Vincent Lingiari, a accusé les deux principales formations (travailliste et libérale) de perpétuer un « racisme extrême », faisant allusion à la politique de maintien de l’ordre dans les communautés aborigènes reculées.

Comme des prisonniers

L’initiative, qui avait initialement mobilisé des moyens militaires, avait été lancée en 2007 par le gouvernement conservateur de John Howard. « Les Aborigènes sont comme des prisonniers dans ces communautés éloignées », a déclaré Maurie Ryan, à propos de ces mesures, qui conditionnent le versement des allocations sociales et interdit l’alcool et la pornographie. A l’époque, les Nations unies avaient déjà condamné ces mesures, les jugeant « racistes ».
Les questions aborigènes, notamment les droits fonciers et la souveraineté, seront les principaux axes de travail de First Nations, qui espère aussi représenter une solution alternative aux deux poids lourds de l’échiquier politique australien.
Les Aborigènes ne représentent que 2 % de la population australienne, soit environ 470 000 personnes, contre plus d’un million avant la colonisation britannique (1788). Marginalisés et défavorisés, leur espérance de vie est de onze ans et demi inférieure à celle des autres Australiens.