Nouvelle-Zélande. Un jeune broussard en voyage initiatique
Il voulait voir du pays, il n’est pas déçu ! En janvier dernier, Enrick Frances a quitté Koumac pour vivre quelques mois dans la plus grande ville de Nouvelle-Zélande. Changement de décor, de langue, de culture... Le jeune broussard raconte avec beaucoup d’humour et d’enthousiasme son « expérience de vie ».
A seulement 17 ans, Enrick Frances affiche une maturité déconcertante. « C’est normal, ce genre d’expérience, ça fait mûrir rapidement ! », plaisante le petit gars de Koumac visiblement très à l’aise. L’expérience dont il parle, c’est le voyage initiatique qu’il a entrepris, en début d’année, au pays des Kiwis. Initialement, il est venu apprendre l’anglais. « Quand je suis arrivé ici, je ne parlais pas un mot. » Mais à raison de cinq heures de cours par jour dans une école privée d’Auckland, il progresse à vitesse grand V. D’autant plus qu’il fait du « homestay », traduisez « hébergement chez l’habitant ». Chaque soir, il rentre dans sa famille d’accueil qui héberge également une Coréenne, un Russe et un Brésilien. « C’est génial de rencontrer des gens du monde entier. » Très vite, Enrick comprend que la langue n’est finalement qu’un passeport pour vivre son « expérience de vie ».
Je suis invité en Colombie, au Brésil et beaucoup de mes amis d’ici vont aussi venir me voir en Calédonie
Je suis invité en Colombie, au Brésil et beaucoup de mes amis d’ici vont aussi venir me voir en Calédonie
«
Pour la première fois, j’ai dû me responsabiliser. Moi qui n’ai jamais
pris le bus au-delà de Bourail, je dois monter dans le train chaque
jour, apprendre à gérer mon argent. Je dois même faire attention à mon
habillement ! »
Bien sûr, ce n’est pas rose tous les jours, il a
aussi ses moments de cafard. Loin de sa famille et de son pays, « je
n’ai jamais autant rêvé d’aller à la plage ». Il doit aussi vivre son
premier hiver, « maintenant, j’ai envie d’avoir trop chaud ». Mais
Enrick Frances ne veut surtout pas s’apitoyer sur son sort. « Je préfère
vivre les choses à fond, J’ai beaucoup de chance d’être là et mes
parents ont investi énormément d’argent pour moi. » Car si sa famille
n’avait pas été là, Enrick ne serait probablement pas sorti du Caillou. «
Au départ, ce n’était pas du tout mon idée. » En novembre 2009, alors
qu’il vient d’obtenir son BEP Vente action marchande, à Bourail, il
envisage d’arrêter l’école pour travailler dans la quincaillerie de ses
parents, à Koumac. Mais, son entourage le bouscule un peu et lui
conseille de partir en voyage avant de se lancer dans la vie active.
Sous la pression, il cède, s’envole pour Auckland et découvre une vie
palpitante.
« Ici, j’ai l’impression de vivre mon adolescence. »
Lorsqu’il n’a pas cours, il va boire un café avec des amis, s’offre une
cure de cinéma et de billard . Il voyage dans le pays, s’ouvre à de
nouvelles cultures : « J’ai même appris à connaître la communauté
asiatique que je ne côtoyais pas en Nouvelle- Calédonie. » Il fait aussi
des projets de voyages. « Je suis invité en Colombie, au Brésil et
beaucoup de mes amis d’ici vont aussi venir me voir en Calédonie. » Il
aime tellement ça, qu’il a prolongé son voyage. « Je me donne deux ans
avant de me lancer dans la vie active. » Et après ? « Je ferais ce que
j’aime faire, travailler à Koumac dans la quincaillerie de mes parents. »
La famille, c’est quand même sacré.
Virginie Grizon
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