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Radioactivité : le pays prend ses précautions


 
Le Japon tremble toujours et la menace nucléaire est de plus en plus élevée. L’hémisphère Nord s’affole. L’hémisphère Sud prend ses précautions, mais les autorités calédoniennes réitèrent que notre zone est protégée.

Calmer les esprits, rassurer, c’est le mot d’ordre qui circule dans le Pacifique Sud face aux risques nucléaires provenant du Japon. Le faible échange naturel de masses d’air entre l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud est un premier barrage à une propagation radioactive Nord-Sud. Et les milliers de kilomètres qu’il y a entre nous et le Japon en sont un deuxième.

 Distance. Ce sont sur ces deux éléments principaux d’analyse que se fondent les autorités de l’Etat et du gouvernement. C’est-à-dire que même « si rejets nucléaires importants il y avait, ils circuleraient au sein de l’hémisphère Nord », écrit le haussariat. Et que si des particules radioactives venaient à circuler dans le Sud en cas de catastrophe complète, « la distance rendrait les retombées locales infinitésimales ».
Pour pouvoir expliquer cela à la population, haussariat et gouvernement ont fait appel aux savoirs de l’Autorité de sûreté nucléaire française, de la Direction générale de la prévention des risques du ministère de l’Ecologie, et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Ils bénéficient aussi, bien sûr, de l’appui et des simulations de Météo-France.

Précautions. Néanmoins, la Calédonie, comme la Polynésie, prend les mesures de précaution nécessaires. Les moyens civils et militaires de détection radioactive ont été recensés. Les Forces armées de Calédonie disposent d’une vingtaine de radiamètres et d’une centaine de stylos dosimètres.
« L’IRSN a proposé d’équiper le territoire d’une sonde permettant de mesurer la radioactivité, rapporte Sonia Backès, porte-parole du gouvernement. Cette sonde sera installée dans les locaux de la Dimenc (*), à Nouméa, et les informations seront consultables directement sur internet pour une transparence totale. »

Si rejets nucléaires importants il y avait, ils circuleraient au sein de l’hémisphère Nord.

Par ailleurs, la Direction des affaires sanitaires et sociales (Dass-NC) a commandé « 400 000 doses d’iode qui permettraient de traiter la population », indique Sylvie Robineau, membre du gouvernement en charge de la santé. Le territoire en a d’ores et déjà 10 000 à disposition et le CHT est aussi équipé. Ces comprimés d’iode, utilisés en prévention d’une contamination imminente, arriveront demain.

Peurs. L’avion d’Aircalin qui s’est envolé ce midi pour Tokyo en a embarqué quelques-uns. « C’est vraiment au cas où les personnes resteraient bloquées plusieurs jours à Tokyo », tempère le Dr. Jean-Paul Grangeon, chef du service des actions sanitaires à la Dass. La compagnie Aircalin a déjà pris des précautions en faisant faire l’aller-retour immédiat à son personnel navigant sur la ligne.

Contrôles. Mais à Tontouta, les peurs circulent. Peur que ce même avion revienne chargé de radioactivité. Hier soir, le haussaire, Albert Dupuy, et le gouvernement ont décidé d’effectuer un contrôle radiamétrique sur cet avion attendu ce matin vers 7h20. Et la sécurité du prochain décollage pour Tokyo, samedi, sera réévaluée en temps et en heure, précisait quelques heures auparavant Sylvie Robineau.
Car si le Pacifique Sud semble pour l’instant préservé, le risque nucléaire fait frémir le monde entier. L’Autorité française de sûreté nucléaire a classé les accidents japonais au niveau 6 - le maximum étant 7, niveau atteint par la catastrophe de Tchernobyl. La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, estime que des rejets massifs exposeraient d’abord le territoire de Saint-Pierre et Miquelon. L’IRNS commence à modéliser le nuage radioactif pour prévoir son déplacement.

Bérengère Nauleau

(*) Dimenc : Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie de Nouvelle-Calédonie.

 

Aircalin maintient ses vols

Joint par téléphone hier, à la mi-journée, Didier Tappero, directeur général délégué d’Aircalin, a confirmé que le programme des vols de la compagnie demeurait inchangé. Le vol SB 800 pour Tokyo, prévu le samedi 19 mars à 12h20, est, pour l’heure, maintenu. La direction d’Aircalin a toutefois précisé qu’elle « travaillait en temps réel sur le programme des vols en fonction des informations dont [elle] disposait » sur l’évolution de la situation au Japon.

 

 



17/03/2011
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