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Tonga prend trop de poids

Des taux d’obésité record sont enregistrés dans les îles du Pacifique. Exemple à Tonga, où dans les rayons des supermarchés, les conserves de corned-beef de la taille de pots de peinture ont depuis longtemps remplacé le poisson et la noix de coco.

 

 

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Le roi du Tonga Tupou IV, décédé en 2006, avait lancé une campagne dans les années 1990 pour combattre l’obésité, en proposant des régimes et des exercices quotidiens à ses sujets. Il figurait dans le Guinness Book des records comme étant le monarque le plus lourd du monde, avec un poids de 210 kilos. Après des mises en garde de ses médecins, il avait perdu 70 kilos.

 


La viande est vendue quasi exclusivement en conserve au royaume de Tonga : blanc de dinde, pain de viande, jambon compressé. On la trouve fumée, assaisonnée de chili ou mélangée avec du fromage, pour augmenter encore un peu le nombre de calories. Et le dénominateur commun à ces préparations est une grosse quantité de sel et de graisses saturées. Un mélange explosif que l’on retrouve dans tous les rayons des supermarchés tongiens.

Décès. Ainsi s’explique l’explosion des maladies liées au surpoids, telles que les maladies coronariennes, les diabètes et les crises cardiaques. « Ces maladies causées par une sévère obésité sont le plus grand problème auquel Tonga est confronté », estime Malakai Ake, le directeur de la santé au Tonga. « Tous les deux jours, il y a l’enterrement d’un voisin, d’un parent, d’un ami. Ce sont toujours des maladies cardiaques, des diabètes. C’est terrible. »

Selon les statistiques de l’Organisa-tion mondiale de la santé (OMS), les îles-nations du Pacifique représentent huit des dix pays affichant la plus forte proportion d’hommes obèses ou en surpoids. Les maladies liées au surpoids sont responsables de trois-quarts des décès dans la région Pacifique, avec dans certains pays la moitié de la population souffrant de diabète.

Mode de vie.
« Si vous allez dans un hôpital d’un pays du Pacifique, vous constatez que 75 à 80 % des opérations de chirurgie sont liées à l’obésité du patient », souligne le nutritionniste de l’OMS, Temo Waqanivalu. Cette épidémie s’explique principalement par un changement radical du mode de vie, souligne Malakai Ake. Eux qui passaient une bonne partie de leur journée à pêcher et à cultiver la terre, mènent depuis quelques années une vie très sédentaire et utilisent une voiture pour le moindre déplacement.

Tous les deux jours, il y a l’enterrement d’un voisin, d’un parent. Ce sont toujours des maladies cardiaques.

De plus, l’alimentation traditionnelle, à base de légumes-racine et de poissons, n’a pas résisté face à l’offre séduisante des produits occidentaux importés, considérés comme plus pratiques et plus chics.
Et ce sont les produits occidentaux les moins bons pour la santé et les moins chers qu’achètent les habitants de ces îles, aux moyens modestes.

 Prix. « Lorsqu’ils vont au supermarché, la dernière chose qu’ils regardent, ce sont les informations nutritionnelles. Ils regardent les prix, note Malakai Ake. Dans certains pays, une bouteille de soda coûte moins cher qu’une bouteille d’eau ». Les îliens du Pacifique arguent parfois qu’ils sont costauds de naissance et qu’ils prennent donc du poids très facilement. Temo Waqanivalu rejette cet argument. Un tour de taille généreux a longtemps été un signe de statut social élevé dans le Pacifique, dit-il. « On dit aux gens que c’est OK d’être costaud, mais qu’être très gros est différent. Or, c’est ce que nous voyons beaucoup », ajoute-t-il.
Pour le Premier ministre du Tonga, Lord Tu’ivakano, la lutte contre l’obésité exige de nouvelles mesures. Le gouvernement cherche par exemple à interdire certains produits importés, tels que les « mutton flaps », des bas-morceaux de mouton très gras et bon marché, prisés des habitants.



15/04/2011
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