Une nouvelle ère pour la recherche
Aujourd’hui trop éclatée, la recherche calédonienne s’engage dans une profonde restructuration, avec la création prochaine, autour de l’université, d’une technopole et d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur. Objectif : viser l’excellence mondiale sur trois à cinq filières prioritaires.
Mine et environnement, protection et
valorisation des écosystèmes marins et terrestres, agronomie et
aquaculture durable : voilà les trois domaines forts pressentis pour
concentrer les futurs efforts de recherche et d’innovation de la
Nouvelle-Calédonie. Trois filières validées lors d’une réunion, cette
semaine au haussariat, de tous les acteurs concernés : politiques,
représentants patronaux, université et organismes de recherche. Tous
rassemblés au sein du Comité d’orientation stratégique recherche et
innovation (COSRI) et du Comité scientifique et technologique (COST).
Deux comités créés en avril dernier afin d’élaborer une nouvelle
stratégie pour le Caillou, « forte et visible », en lien avec le schéma
Nouvelle- Calédonie 2025.
L’idée directrice est d’accroître la
synergie et la coordination qui font défaut actuellement en matière de
recherche. Sortir du « chacun dans son coin », comme l’explique Fabrice
Colin, conseiller scientifique du gouvernement sur le sujet : «
L’objectif est d’organiser ensemble un continuum resserré public/privé
entre l’enseignement supérieur et la création d’entreprises innovantes,
en passant par la recherche académique. »
C’est une mutualisation pour se donner de la
puissance.
C’est une mutualisation pour se donner de la puissance.
En affichant clairement une stratégie
d’excellence aux yeux du monde (et notamment de la France et de
l’Europe), la Nouvelle- Calédonie espère glaner plus de financements, de
compétences, de projets et, in fine, de compétitivité et d’emplois. «
C’est une mutualisation pour se donner de la puissance », appuie
l’ancien directeur de l’IRD du Pacifique. Cette restructuration passera
notamment par la création de deux nouveaux outils, sans doute autour de
l’université de Nouville : une technopole et un pôle de recherche et
d’enseignement supérieur (PRES).
La technopole, dont l’étude de
faisabilité doit être rendue en septembre, rassemblera des moyens
humains et des laboratoires technologiques au service des entreprises
calédoniennes. Elle sera destinée à faciliter l’innovation par la
“recherche et développement”, particulièrement pour les PME « qui n’ont
souvent pas les moyens d’en faire ». Dédiée aux savoir-faire, la
technopole pourra aider à fabriquer des labels, par exemple sur
l’agriculture durable, et à monter des projets via un incubateur. Elle
pourra à terme s’étendre à un parc technologique réservé aux filières
concernées, auxquelles devraient s’ajouter l’éco-bâtiment et les NTIC
(dont une partie culturelle). Plus en amont, le PRES, dédié à la
recherche académique, rassemblera les organismes scientifiques autour
d’équipements et de « plateformes analytiques », pour « amener la
recherche à un niveau mondial sur ces trois thèmes ». Ce pôle
s’attachera à développer l’enseignement supérieur, avec de « nouveaux
masters internationaux dans ces filières », envisage Fabrice Colin. La
stratégie globale calédonienne, en cohérence avec celles de la France et
de l’Europe, doit être validée en fin d’année.
Près de 7 milliards pour la recherche en 2010
La recherche publique en Nouvelle-Calédonie, c’est aujourd’hui sept institutions : l’université (67 enseignants chercheurs), l’IRD, l’IAC, l’Ifremer, l’Institut Pasteur, le BRGM et le CNRS pour un total de 48 chercheurs et 37 ingénieurs de recherche. La recherche représente globalement 439 personnels pour 258 équivalents temps plein (un ETP pour 1 000 habitants). Le budget global 2010 atteint les 4,6 milliards de francs (3 milliards de l’Etat, 1,3 milliard du gouvernement et des provinces, 300 millions des privés — essentiellement miniers). Avec l’enseignement supérieur, le montant consacré à la recherche atteint 6,7 milliards. Soit environ 1 % du PIB du territoire, un ratio honorable mais encore moyen (1,5 % pour la France). La production scientifique est jugée correcte, avec 120 articles et publications internationales en 2009
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