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Une nouvelle ère pour la recherche

Dim 15 Aou 2010 |11:45, Les Nouvelles Calédoniennes

Aujourd’hui trop éclatée, la recherche calédonienne s’engage dans une profonde restructuration, avec la création prochaine, autour de l’université, d’une technopole et d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur. Objectif : viser l’excellence mondiale sur trois à cinq filières prioritaires.

Mine et environnement, protection et valorisation des écosystèmes marins et terrestres, agronomie et aquaculture durable : voilà les trois domaines forts pressentis pour concentrer les futurs efforts de recherche et d’innovation de la Nouvelle-Calédonie. Trois filières validées lors d’une réunion, cette semaine au haussariat, de tous les acteurs concernés : politiques, représentants patronaux, université et organismes de recherche. Tous rassemblés au sein du Comité d’orientation stratégique recherche et innovation (COSRI) et du Comité scientifique et technologique (COST). Deux comités créés en avril dernier afin d’élaborer une nouvelle stratégie pour le Caillou, « forte et visible », en lien avec le schéma Nouvelle- Calédonie 2025.
L’idée directrice est d’accroître la synergie et la coordination qui font défaut actuellement en matière de recherche. Sortir du « chacun dans son coin », comme l’explique Fabrice Colin, conseiller scientifique du gouvernement sur le sujet : « L’objectif est d’organiser ensemble un continuum resserré public/privé entre l’enseignement supérieur et la création d’entreprises innovantes, en passant par la recherche académique. »

C’est une mutualisation pour se donner de la puissance.

En affichant clairement une stratégie d’excellence aux yeux du monde (et notamment de la France et de l’Europe), la Nouvelle- Calédonie espère glaner plus de financements, de compétences, de projets et, in fine, de compétitivité et d’emplois. « C’est une mutualisation pour se donner de la puissance », appuie l’ancien directeur de l’IRD du Pacifique. Cette restructuration passera notamment par la création de deux nouveaux outils, sans doute autour de l’université de Nouville : une technopole et un pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES).
La technopole, dont l’étude de faisabilité doit être rendue en septembre, rassemblera des moyens humains et des laboratoires technologiques au service des entreprises calédoniennes. Elle sera destinée à faciliter l’innovation par la “recherche et développement”, particulièrement pour les PME « qui n’ont souvent pas les moyens d’en faire ». Dédiée aux savoir-faire, la technopole pourra aider à fabriquer des labels, par exemple sur l’agriculture durable, et à monter des projets via un incubateur. Elle pourra à terme s’étendre à un parc technologique réservé aux filières concernées, auxquelles devraient s’ajouter l’éco-bâtiment et les NTIC (dont une partie culturelle). Plus en amont, le PRES, dédié à la recherche académique, rassemblera les organismes scientifiques autour d’équipements et de « plateformes analytiques », pour « amener la recherche à un niveau mondial sur ces trois thèmes ». Ce pôle s’attachera à développer l’enseignement supérieur, avec de « nouveaux masters internationaux dans ces filières », envisage Fabrice Colin. La stratégie globale calédonienne, en cohérence avec celles de la France et de l’Europe, doit être validée en fin d’année.

Sylvain Amiotte

 

Près de 7 milliards pour la recherche en 2010

La recherche publique en Nouvelle-Calédonie, c’est aujourd’hui sept institutions : l’université (67 enseignants chercheurs), l’IRD, l’IAC, l’Ifremer, l’Institut Pasteur, le BRGM et le CNRS pour un total de 48 chercheurs et 37 ingénieurs de recherche. La recherche représente globalement 439 personnels pour 258 équivalents temps plein (un ETP pour 1 000 habitants). Le budget global 2010 atteint les 4,6 milliards de francs (3 milliards de l’Etat, 1,3 milliard du gouvernement et des provinces, 300 millions des privés — essentiellement miniers). Avec l’enseignement supérieur, le montant consacré à la recherche atteint 6,7 milliards. Soit environ 1 % du PIB du territoire, un ratio honorable mais encore moyen (1,5 % pour la France). La production scientifique est jugée correcte, avec 120 articles et publications internationales en 2009



17/08/2010
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