Congrès de la jeunesse kanak: le temps de la réflexion
Dim 06 Jui 2010 |15:00 , Les Nouvelles Calédoniennes
Le
premier congrès de la jeunesse kanak, organisé par le Sénat
coutumier, jeudi et vendredi à la tribu de Bangou, à Païta, s’est
achevé par la synthèse des sujets abordés au cours de ces deux
journées.
Une demi-journée, jeudi, était consacrée à des ateliers
traitant des principaux problèmes que rencontrent les jeunes Kanak,
tels que l’identité, la culture et la citoyenneté, ou encore
l’éducation et l’enseignement, ainsi que la formation et le
développement… Hier matin, les questions qu’ils ont posées aux
coutumiers ont été légion et sans concession. « Ils nous ont
parfois égratignés, a reconnu Clément Grochain, président de
la commission éducation et formation au Sénat coutumier. Mais
le but de ce congrès était bien de les laisser s’exprimer et,
autant que faire se peut, de répondre à leurs questions. »
Des
questions qui ont souvent souligné un « mal-être, dû à une
perte de repères ». Et la synthèse rendue par les jeunes des
huit aires coutumières en fait foi. Si tous se sont félicités de
la tenue de ce congrès « nécessaire », certains ont
toutefois regretté le manque de temps pour pouvoir approfondir les
sujets abordés.
Que la coutume soit modernisée, en passant en particulier de l’oral à l’écrit.
Quant à leurs attentes, elles se
recoupent souvent. Beaucoup ont évoqué la difficulté de parler aux
coutumiers au sein de la tribu, de l’aire. Le jeune rapporteur de
l’aire Iaaï (Ouvéa) a ainsi souhaité que soit « favorisé
l’échange entre les vieux et les jeunes », et que la coutume
soit « modernisée, en passant en particulier de l’oral à
l’écrit ».
Une jeune femme de l’aire Ajié Aro a
souligné que beaucoup de problèmes sont liés à la tribu,
avouant : « J’ai appris au cours de ce congrès comment
fonctionne la hiérarchie coutumière, en partant du chef de clan
pour arriver jusqu’au Sénat coutumier. »
Manque
d’information dans les tribus concernant la formation, mise en
place d’études du soir encadrées par les bacheliers pour les
mettre en valeur, création de maisons de jeunes dans les tribus, ou
de quartier dans le Grand Nouméa pour que les jeunes apprennent à
se connaître… autant de sujets qui sont revenus fréquemment dans
les propos des jeunes présents à Bangou.
Et dans toutes les
aires, chacun s’est engagé à créer un conseil des jeunes. D’une
part, pour faire remonter aux jeunes restés chez eux les
informations recueillies au cours de ce congrès. D’autre part,
pour engager une réflexion approfondie sur les sujets qui leur
posent problème. Ils ont enfin demandé aux sénateurs coutumiers
qu’un prochain congrès soit tenu, à une date à fixer, pour
évaluer l’avancée de leurs travaux. « Il est prévu que l’an
prochain se tiennent des congrès dans chaque aire coutumière, et
dans deux ans sera organisé un nouveau congrès à l’échelle du
pays », a confirmé Clément Grochain.
A découvrir aussi
- En direct de Nouméa
- Les jeunes handicapés veulent se faire entendre
- La Calédonie en pleine zone à risque
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 209 autres membres