La Calédonie en pleine zone à risque
Le pourtour de l’océan Pacifique est la région du monde la plus vulnérable aux tsunamis. Depuis 1900, 7 des 8 tsunamis majeurs sont survenus dans notre région. Et la Calédonie n’est pas épargnée.
La sensibilité particulière de la région Pacifique au risque de tsunami est due à la fréquence des séismes sousmarins qui s’y produisent, du fait de la confrontation intense de la plaque Pacifique avec d’autres plaques tectoniques. Au Japon, la plaque Pacifique glisse sous la plaque eurasienne, alors qu’au niveau de l’arc du Vanuatu, c’est la plaque Australienne qui se plie et glisse sous la plaque Pacifique, à une vitesse de 10 cm par an.
A chaque séisme, les plaques relâchent une partie de la tension accumulée au niveau de la zone de friction. Ainsi, lors du séisme de forte magnitude survenu au Japon vendredi (8,9 sur l’échelle de Richter), une énergie équivalente à l’explosion de 30 000 bombes atomiques a brutalement été libérée à 24 km de profondeur. La déformation brusque des fonds sous-marins a ensuite engendré le déplacement d’une masse d’eau considérable, qui a propagé une onde dans tout l’océan Pacifique.
Mais la formation d’un tsunami dévastateur à l’approche des côtes ne suit pas systématiquement un séisme. Seuls ceux ayant une magnitude supérieure à 6,5 et se produisant à faible profondeur (moins de 50 km) sont susceptibles d’engendrer un raz-de-marée. D’autres facteurs sont également décisifs. « La vitesse de la vague dépend directement de la profondeur locale qui force le tsunami à « épouser » les courbes des fonds marins. Ainsi, tout comme le font des rayons optiques au travers d’une lentille, lorsque ces courbes de niveaux sont concaves, la vague « s’arrondit », prend elle-même une forme concave et converge en un point où se concentre toute son énergie » précise Mansour Ioualalen, chercheur au laboratoire Géosciences Azur de l’IRD.
Un phénomène mieux compris
Depuis le dramatique tsunami indonésien, de nombreuses études scientifiques ont permis de mieux comprendre l’origine des phénomènes, de modéliser leur dynamique et d’affiner les systèmes d’alerte. L’alerte tsunami déclenchée vendredi soir dans l’ensemble du Pacifique en témoigne, même si les prédictions n’ont pu précisément définir à l’avance les répercussions locales. Avec la sismicité de l’arc du Vanuatu et celle de la fosse des Tonga, située entre les îles Samoa et la Nouvelle-Zélande, l’archipel de la Nouvelle-Calédonie est soumis, comme tous ses voisins à un risque tsunami élevé. Rappelons par exemple que dans la nuit du 29 au 30 septembre 2009, un séisme sousmarin de magnitude 8 a déclenché un raz-de-marée qui a dévasté les côtes des îles Samoa et Tonga, tandis qu’une vague de plus de 4 mètres inondait l’est de l’île d’Alofi dans l’archipel de Wallis et Futuna. Et en 1875, 25 personnes sont mortes à Lifou, à la suite d’une catastrophe de ce type.
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