En 2009, le recensement sera aussi ethnique
Article des Nouvelles Calédoniennes du 13/03/2009
Un, deux, trois... et probablement jusqu’à 250 000 habitants ou un peu plus. En août, la Calédonie va officiellement se recompter. Avec données ethniques, donc probablement sans boycott. Histoire de lever les doutes sur les chiffres de 2004.
C’était annoncé depuis la fin de l’année dernière, et c’est officialisé depuis hier par le gouvernement : le recensement général de la population, édition 2009, commencera fin juillet. Relevant de la compétence de l’état, il s’effectuera sous l’autorité de l’Institut national de la statistique et des études économiques, avec les moyens techniques de l’institut territorial. Durant quatre semaines, quelque 600 agents recenseurs et une cinquantaine de contrôleurs, préalablement formés, sillonneront la Grande Terre et les îles, de maison en immeuble, de case en cabane, avec un double questionnaire. L’un des volets du recensement sera individuel et à caractère nettement démographique : nom, sexe, âge, nationalité, ethnie, lieu de naissance, lieu de résidence, niveau d’études, emploi, formation, etc. L’autre volet concernera le logement : nature de la construction, propriété ou location, nombre de pièces, mode d’éclairage, équipement sanitaire et ménager, etc.
Les données recueillies permettront de donner, en fin d’année 2009, le chiffre réactualisé de la population légale du pays et des communes, fondamental puisqu’il conditionne le niveau des dotations budgétaires en provenance du territoire ou de l’État. Puis dans les mois suivants, viendront des analyses socio-économiques sur l’habitat, l’emploi, l’équipement des ménages, etc.
Bref, les outils habituels d’un recensement, mais mieux, bien mieux qu’en 2004. Car le dernier comptage, contrairement aux précédents et à cause des pudeurs de Jacques Chirac qui avait trouvé la chose « proprement scandaleuse », ne comportait pas de données ethniques. Du coup, impossible de mesurer la part respective des ethnies, et surtout la portée du rééquilibrage en faveur de la communauté mélanésienne, qui depuis vingt ans sous-tend le fonctionnement politique calédonien. L’Union calédonienne, fâchée, avait alors appelé au boycott du recensement. Et les chiffres de 2004 ont toujours été regardés avec suspicion.
Les données recueillies permettront de donner, fin 2009, le chiffre réactualisé de la population légale du pays et des communes
Mais Chirac avait juridiquement tort. Les données ethniques ne sont ni illégales, ni scandaleuses, ni immorales dans un pays aussi pluriculturel que la Calédonie. Et elles refont leur apparition dans le recensement 2009, avec une formulation légèrement modifiée.
Elles sont deux. L’une demande simplement aux membres de la communauté mélanésienne d’indiquer leur tribu d’appartenance. L’autre est celle qui avait fait débat. En 1996, elle demandait aux habitants recensés : « À laquelle des communautés suivantes estimez-vous appartenir ? » Il fallait donc obligatoirement se rattacher à une ethnie, ce qui avait heurté un certain nombre de métis fiers de leur double appartenance. Cette année, la question devrait être : « A quelle(s) communauté(s) estimez vous appartenir ? » Suivent neuf cases à cocher pour Européenne, Indonésienne, Mélanésienne, Vanuatuaise, Tahitienne, Vietnamienne, Wallisienne-Futunienne, Autre Asiatique et Autre tout court. La présence du pluriel dans la question implique que l’on pourra cocher une, deux ou plusieurs cases. Le dépouillement sera plus compliqué, mais les métis s’y retrouveront.
Un, deux, trois... et probablement jusqu’à 250 000 habitants ou un peu plus. En août, la Calédonie va officiellement se recompter. Avec données ethniques, donc probablement sans boycott. Histoire de lever les doutes sur les chiffres de 2004.
C’était annoncé depuis la fin de l’année dernière, et c’est officialisé depuis hier par le gouvernement : le recensement général de la population, édition 2009, commencera fin juillet. Relevant de la compétence de l’état, il s’effectuera sous l’autorité de l’Institut national de la statistique et des études économiques, avec les moyens techniques de l’institut territorial. Durant quatre semaines, quelque 600 agents recenseurs et une cinquantaine de contrôleurs, préalablement formés, sillonneront la Grande Terre et les îles, de maison en immeuble, de case en cabane, avec un double questionnaire. L’un des volets du recensement sera individuel et à caractère nettement démographique : nom, sexe, âge, nationalité, ethnie, lieu de naissance, lieu de résidence, niveau d’études, emploi, formation, etc. L’autre volet concernera le logement : nature de la construction, propriété ou location, nombre de pièces, mode d’éclairage, équipement sanitaire et ménager, etc.
Les données recueillies permettront de donner, en fin d’année 2009, le chiffre réactualisé de la population légale du pays et des communes, fondamental puisqu’il conditionne le niveau des dotations budgétaires en provenance du territoire ou de l’État. Puis dans les mois suivants, viendront des analyses socio-économiques sur l’habitat, l’emploi, l’équipement des ménages, etc.
Bref, les outils habituels d’un recensement, mais mieux, bien mieux qu’en 2004. Car le dernier comptage, contrairement aux précédents et à cause des pudeurs de Jacques Chirac qui avait trouvé la chose « proprement scandaleuse », ne comportait pas de données ethniques. Du coup, impossible de mesurer la part respective des ethnies, et surtout la portée du rééquilibrage en faveur de la communauté mélanésienne, qui depuis vingt ans sous-tend le fonctionnement politique calédonien. L’Union calédonienne, fâchée, avait alors appelé au boycott du recensement. Et les chiffres de 2004 ont toujours été regardés avec suspicion.
Les données recueillies permettront de donner, fin 2009, le chiffre réactualisé de la population légale du pays et des communes
Mais Chirac avait juridiquement tort. Les données ethniques ne sont ni illégales, ni scandaleuses, ni immorales dans un pays aussi pluriculturel que la Calédonie. Et elles refont leur apparition dans le recensement 2009, avec une formulation légèrement modifiée.
Elles sont deux. L’une demande simplement aux membres de la communauté mélanésienne d’indiquer leur tribu d’appartenance. L’autre est celle qui avait fait débat. En 1996, elle demandait aux habitants recensés : « À laquelle des communautés suivantes estimez-vous appartenir ? » Il fallait donc obligatoirement se rattacher à une ethnie, ce qui avait heurté un certain nombre de métis fiers de leur double appartenance. Cette année, la question devrait être : « A quelle(s) communauté(s) estimez vous appartenir ? » Suivent neuf cases à cocher pour Européenne, Indonésienne, Mélanésienne, Vanuatuaise, Tahitienne, Vietnamienne, Wallisienne-Futunienne, Autre Asiatique et Autre tout court. La présence du pluriel dans la question implique que l’on pourra cocher une, deux ou plusieurs cases. Le dépouillement sera plus compliqué, mais les métis s’y retrouveront.
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