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Le fait maison est-il moins cher ?

Publié le lundi 14 mai 2012 à 03H00, Les Nouvelles Calédoniennes.

 

A l’heure de la lutte contre la vie chère, certains ont pris l’habitude de « faire eux-mêmes » dès que possible. Du pain, des yaourts, un coin potager… Mais est-ce vraiment aussi rentable que cela y paraît ?

Avec l’amortissement de la machine et le coût de l’électricité, le pain fait maison ne revient pas moins cher que celui acheté en boulangerie.

 

Les yaourts
Entre faire ses yaourts maison ou les acheter dans les supermarchés, la balance penche en faveur de la première option. En prenant l’exemple d’une famille de quatre personnes, qui consomme par jour quatre yaourts nature au prix le plus attractif de 280 francs, ce petit plaisir revient sur l’année à 102 200 francs. La réalisation de huit yaourts maison nécessite un litre de lait entier (100 francs), un yaourt (80 francs) et l’achat d’une yaourtière (mais ce n’est pas une obligation, la vieille méthode du bain-marie est aussi efficace), au prix moyen de 8 000 francs.
Le calcul est vite fait. Une fois l’investissement de la yaourtière rentabilisé, (environ deux mois et demi pour une consommation de huit à dix yaourts par semaine), et en comptant le coût de l’électricité (huit heures de cuisson), les huit yaourts affichent un prix de 200 francs, contre 560 francs en magasin. Une alternative particulièrement intéressante pour les gros consommateurs et les couples avec enfants, puisque le prix d’un yaourt maison revient à 25 francs. Une fois que vous avez réalisé vos premiers yaourts, il est possible d’utiliser un des yaourts fabriqués maison jusqu’à douze fois, ce qui diminue encore le prix.

Les légumes frais
Aucune surprise : avec un bout de jardin et un soupçon de motivation, cultiver ses légumes est moins onéreux que de se fournir en grande surface, chez le primeur ou au marché. Des salades, vendues entre 650 et plus de 800 CFP/kg sur les étals, reviennent, à la maison, au prix des plants, soit 420 francs les dix… A l’unité, on passe de 150 CFP pour une belle salade à… 4,20 CFP ! Même constat pour les tomates étiquetées de 650 à plus de 700 CFP/kg, contre une moyenne de 150 CFP le plant. Quant aux taros, ignames et autres patates douces ? Une seule mise en terre suffit à les cultiver ; à l’achat, ces tubercules demandent une moyenne de 800 CFP/kg. Même avec un léger arrosage, le potager maison s’avère avantageux, sans compter les économies pour l’environnement puisque l’on en retire pesticides et émissions de gaz carbonique liées au transport.

Le pain
Cela fait maintenant plusieurs années que les machines à pain font fureur. Et la tendance, qu’elle soit ici ou en Métropole, n’est visiblement pas près de s’inverser. Il faut dire qu’en cuisine, la recherche est aux vraies saveurs, au plaisir de faire soi-même. On veut aussi des produits sains et de moins en moins industriels.
Place donc au bio ou à ce qui s’en approche… Mais, natures ou spéciaux, les pains maison seraient-ils vraiment moins chers ?
Au vu des chiffres, force est de constater qu’il n’en est rien… ou alors si peu. C’est notamment vrai si l’on compare un pain blanc nature de 500 g et deux baguettes de boulangerie de 250 g chacune. Entre le prix de revient de la machine (calculé par pain, sur la base d’une machine à 18 000 francs, d’une durée de vie de trois ans et de deux pains par semaine), du coût de la farine blanche, de la levure, de l’électricité et de l’eau, le pain blanc revient à 277,28 francs contre 200 francs les deux baguettes. Soit 34,64 % de plus. Par contre, dès lors que l’on entre dans la catégorie des pains spéciaux, la différence est moins nette. 500 g de farine mix céréales coûtent environ 240 francs, auxquels il faut ajouter la levure, l’électricité, l’eau, la machine à pain. Selon nos calculs, un pain aux céréales fait maison reviendra ainsi à 424,31 francs, contre 390 francs environ chez le boulanger, soit une différence de 8,80 % … Mais quand on aime l’authentique et le fait maison, le pain n’a pas de prix.

 

Le prix du pain est libre, sauf pour la baguette

« Le prix du pain est libre sauf celui de la baguette dont la marge est contrôlée. Elle ne peut être supérieure à 10 % », explique Georges Lai Tham, président du syndicat des boulangers. On trouve actuellement sur le marché deux types de baguettes : industrielle et artisanale. Avec un prix très variable.

Un marché très étroit. « On la trouve entre 66 francs, notamment en grandes surfaces, et 100 francs en boulangeries traditionnelles », reprend le professionnel qui a aujourd’hui beaucoup de mal à comprendre cette différence de prix. « Nous sommes déjà moins cher qu’en Métropole alors que le prix des matières premières augmente. Or, nous avons tous le même fournisseur de farine locale. Nous achetons notre farine entre 115 et 120 francs le kilo. Les « gros » auraient un prix très inférieur aux nôtres ? », s’interroge-t-il. Une chose est sûre, le marché est étroit et les boulangers ne doivent leur salut qu’à la diversification de leur production et à une fabrication de qualité. « Ceux qui restent uniquement sur la baguette sont les plus fragiles économiquement », confirme Georges Lai Tham.

Le chiffre : 115

En francs, c’est le prix minimum auquel les boulangers achètent leur kilo de farine pour fabriquer leur pain. Un prix d’achat qui peut aller jusqu’à 120 francs.

En hausse, en baisse

Le litre de super. C’est devenu une habitude ces derniers mois, le prix des carburants observe une hausse constante. Le 1er avril, le litre de super est passé de 157, 6 CFP à 159, 7 CFP, soit quasiment deux francs d’augmentation. En revanche, celui du gazole a diminué de 0, 40 francs (138, 1 CFP). Sur les douze derniers mois, la tendance est à la hausse (+ 3, 6 %).

Le panier de 50 produits. D’après une récente enquête de l’UFC-Que choisir, le coût moyen du panier de 50 produits a diminué de 1, 08 % en un an. En mars 2011, le coût de ce panier était de 24 912 francs et de 24 644 francs en mars 2012, soit une baisse de 268 francs. Mais selon l’UFC-Que choisir, cette faible baisse dissimule une disparité de prix très importante entre les cinq magasins qui ont fait l’objet de cette enquête.

Infos conso

Un supermarché mis à l’amende
En 2009, dans un supermarché de Kaméré, les agents de la DAE (direction des affaires économiques) avaient relevé une différence entre les prix affichés en rayon et les prix après le passage en caisse sur quatre produits contenus dans un caddie-test de 100 produits : des saucisses-cocktail, annoncées à 300 francs mais qui coûtaient 335, une sauce curry (250 en caisse, 200 en rayon), des filets de maquereau (annoncés à 225 vendus 335) et des gâteaux, passés de 225 à 245. Raison pour laquelle les quatre cogérants du magasin avaient été poursuivis devant le tribunal correctionnel pour « publicité mensongère ». Ils s’étaient défendus de toute faute, plaidant « l’erreur d’affichage ». Vendredi 4 mai, le tribunal a rendu son jugement : les quatre cogérants ont été condamnés à une amende de 300 000 francs chacun.

Agence Rectiligne



14/05/2012
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