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Les femmes restent moins bien payées et préposées au ménage

Libération.fr, le 08 mars 2012.

Une étude de l'Insee rappelle que, malgré des avancées, les femmes gagnent en moyenne 25% de moins que les hommes et consacrent deux fois plus de temps qu'eux aux tâches ménagères.

Malgré de réels progrès depuis une vingtaine d'années, les femmes demeurent moins bien payées que les hommes et moins représentées dans les postes à responsabilité, tout en étant plus diplômées et en assumant toujours une large part des tâches domestiques, selon l'Insee.

«Si l'on prend la sphère scolaire et professionnelle, les femmes s'investissent plus [...], mais elles sont plus contraintes sur la durée du travail», a résumé devant la presse Pascale Breuil, responsable des études démographiques de l'Institut de la statistique.

Ainsi, les femmes sont aujourd'hui bien plus présentes sur le marché du travail : elles étaient 59% à être actives en 1990, mais 66% en 2010 (75% pour les hommes), relève cette étude, publiée ce jeudi à l'occasion de la Journée mondiale des femmes.

«Mais c'est à double tranchant car elles sont aussi plus présentes au sein des emplois non qualifiés» et plus souvent soumises au temps partiel, fréquemment contre leur gré, a souligné Valérie Albouy, de l'Insee.

Les femmes salariées sont ainsi 31% à être aujourd'hui à temps partiel contre 7% de leurs homologues masculins. Elles étaient 24% en 1990. Et elles sont trois fois plus nombreuses (9%) que les hommes à vouloir travailler davantage.

Elles restent plus exposées au chômage, mais «l'écart avec les hommes diminue nettement», note l'Insee. L'écart, qui était de 4 points en 1990, n'était plus que de 0,7 point en 2010 : 9,7% de taux de chômage chez les femmes, 9% chez les hommes.

Parce qu'elles travaillent moins, s'engagent dans des métiers moins rémunérateurs et parce qu'elles sont moins souvent cadres (39%) que les hommes, les femmes sont moins bien payées : 25% de rémunération en moins en  2009.

Plus diplômées qu'auparavant

Mais les temps de travail n'expliquent pas tout : même en équivalent temps-plein, l'écart reste de 20% dans le privé et de 15% dans le public.

Surtout, «les écarts (sur le marché du travail) ne se réduisent plus, ou très lentement» actuellement, a relevé Jean-Michel Hourriez, chercheur à l'Institut national d'études démographiques (Ined), lors de la conférence de presse.

Et pourtant, «les filles creusent l'écart à l'école», note Valérie Albouy : 48% de femmes de 25 à 29 ans étaient diplômées du supérieur en 2010, contre 22% en 1991 (respectivement 37% et 20% pour les hommes).

Conséquence des écarts de salaires et de temps de travail, les retraites des femmes étaient en 2008 de 833 euros (hors pensions de réversion versées aux veuves) pour les femmes et de 1. 743 pour les hommes. Selon l'Insee, ces écarts «se réduisent au fil des générations mais persisteront à l'avenir».

Si les femmes nées dans les années 70 peuvent espérer percevoir des pensions équivalant à 80% de celles de leurs conjoints, la parité ne devrait pas être atteinte de sitôt, justement parce que les inégalités sur le marché du travail persistent.

Les inégalités perdurent aussi à la maison.

Les femmes passent 4h01 par jour à effectuer des tâches domestiques (ménages, courses, soins aux enfants, jardinage et bricolage), contre 2h13 pour les hommes. Parmi ces tâches, les femmes consacrent 3h01 au ménage et aux courses, contre 1h17 pour les hommes.

Elles passent environ une heure à s'occuper de leurs enfants, contre un peu moins d'une demi-heure pour les hommes.

 

(AFP)



08/03/2012
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