Bientôt deux sénateurs
En septembre prochain, la Calédonie élira non pas un, mais deux sénateurs. Pour six ans. Le Rump a la haute main sur ce scrutin réservé à un collège de grands électeurs. En profitera-t-il pour emporter les deux sièges ou en offrira-t-il un à son nouvel allié de l’UC ?
Il n’y aura plus un seul fauteuil mais deux dédiés à la Calédonie dans l’hémicycle parisien du palais du Luxembourg. En septembre, le Sénat français va renouveler la moitié de ses membres à l’occasion d’élections au suffrage universel indirect. La Calédonie comptera deux représentants au sein de la chambre haute du Parlement (la chambre basse étant l’Assemblée nationale). Ce doublement est la conséquence de la progression démographique du pays. L’actuel sénateur de la Calédonie, Simon Loueckhote, a peu de chances de retrouver le poste qu’il occupe depuis dix-huit ans. Il ne fait plus partie du Rassemblement et n’a plus le soutien du défunt Jacques Lafleur qui lui avait permis d’accéder à ce mandat.
Les deux sénateurs qui seront élus en septembre ne le seront pas pour neuf ans comme avant, mais pour six ans.
Simon Loueckhote a peu de chances de retrouver le poste qu’il occupe depuis dix-huit ans.
Collège. Seuls participeront au vote ceux que l’on appelle les grands électeurs (parlementaires, membres des trois assemblées de province, et membres délégués des différents conseils municipaux). Au total, 524 personnes qui sont élues ou représentantes d’élus. Et qui dit élu, dit le plus souvent membre actif d’un parti politique. L’essentiel de la partie se joue donc avant le scrutin lui-même. Tant qu’il n’y avait qu’un seul poste à pourvoir, l’équation était simple. C’était le parti le mieux représenté qui raflait la mise. Cette année, il pourrait en aller autrement. Le camp loyaliste est éclaté, le camp indépendantiste est divisé. Une nouvelle entente s’est const i tuée entre le Rassemblement, l’Union calédonienne , l’Avenir ensemble et le Parti travailliste. En guise d’échange de bons procédés, un siège pourrait donc être octroyé à un loyaliste, et l’autre à un indépendantiste.
Le chiffre
343
C’est le nombre total de sénateurs. La moitié des sièges (170) sera renouvelée en septembre. 112 le seront par un scrutin proportionnel, 58 par un scrutin majoritaire, mais tous au suffrage indirect par un des collèges restreints de grands électeurs.
Les différents scénarios
Personne ne s’est encore déclaré candidat. Le parti de Philippe Gomès a affiché sa volonté de faire campagne auprès des grands électeurs du Rump pour les retourner et affaiblir le parti dominant. On prête à Pierre Frogier l’intention de se présenter lui-même pour s’assurer une stabilité parlementaire de six ans et éviter le marathon aléatoire d’une campagne législative dans l’immense deuxième circonscription. Mais rien n’est décidé. D’autant qu’un sénateur n’a pas le même poids politique qu’un député.
La question principale est de savoir si le Rump offrira ou non sur un plateau le deuxième siège de sénateur à l’UC. La logique de la coalition du moment le voudrait. Sauf qu’il n’est pas certain que tous les grands électeurs Rassemblement suivent de bon gré cette consigne. Mais il y a aussi des considérations nationales. Cette année, le Sénat pourrait, pour la première fois de son histoire, basculer à gauche. A l’UMP, on sait que chaque élu va compter. Le parti de Nicolas Sarkozy verrait d’un mauvais oeil lui échapper un siège à sa portée.
Repères
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Corps électoral
Le corps des grands électeurs est composé de 524 peronnes, élues ou représentantes d’élus. Il est composé d’abord des deux députése. Ensuite des 76 élus des trois provinces. Enfin de 446 conseillers municipaux ou délégués des conseils municipaux. Le Rassemblement peut compter sur 190 grands électeurs (voir une dizaine de plus). Viennent ensuite l’UC (104), le Palika (78), Calédonie ensemble (62), l’Avenir ensemble-LMD (62), le Parti travailliste (9). Un peu plus de 25 grands électeurs sont hors de ces partis ou sans étiquette.
L’addition Rump-Avenir ensemble donne 244 votants théoriques. Pas la majorité absolue (263), mais de quoi l’emporter au second tour.
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Répartition
Nouméa comprend 120 grands électeurs : les 53 conseillers municipaux et 67 délégués désignés par le conseil municipal (choisis par les électeurs, le plus souvent membres des partis politiques représentés au conseil). Dans les villes de plus de 31 000 habitants, tous les conseillers municipaux sont grands électeurs, auxquels on ajoute un délégué par tranche de 1 000 habitants. Dans les villes de plus de 9 000 habitants, tous les conseillers municipaux sont électeurs. C’est le cas de Dumbéa (35 conseillers), de Païta (33) et du Mont-Dore (34). Bourail, Canala, Houaïlou, Koné, Lifou, Maré, Ouvéa et Poindimié ont chacune 15 grands électeurs. Hienghène, Koumac, La Foa, Ponérihouen, Poya et Thio ont 7 grands électeurs. Boulouparis, l’île des Pins, Kaala-Gomen, Kouaoua, Ouégoa, Pouébo, Touho, Voh et Yaté en ont 5. Bélep, Moindou, Pouembout, Poum et Sarraméa en ont 3, et Farino un seul.
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