Magenta, c’est fini…
Les Nouvelles Calédoniennes. Publié le vendredi 13 janvier 2012 à 03H00
Le site de Magenta a été transféré à la Nouvelle-Calédonie depuis le 31 décembre. L’avenir des bâtiments n’a pas encore été tranché.
L’herbe est haute et épaisse. Seul le silence règne. Après avoir accueilli les étudiants calédoniens de la filière Lettres, langues et sciences-humaines (LLSH) pendant vingt-quatre ans, le campus de l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC), à Magenta, est aujourd’hui une cité fantôme. C’est avec un pincement au cœur, mais surtout une grosse appréhension, que les étudiants de ce département envisagent leur transfert à Nouville.
« C’est dommage, on était bien à Magenta. C’était tout près et il y avait un cadre sympa », regrette Ephraïm, étudiant en Histoire, qui déménagera pour sa dernière année de licence. Les bâtiments ont été cédés par l’Etat à la Nouvelle-Calédonie, depuis le 31 décembre. Mais pour l’instant, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur ce qu’allaient devenir les lieux.
Moderne. Initialement, ce transfert était prévu en 2015, mais les Jeux du Pacifique ont accéléré le projet. « Il s’agissait d’une occasion unique pour mettre en place les nouveaux locaux, on en a profité », explique Philippe Cortes, le directeur général des services adjoints à l’UNC. Le mobilier en bon état, ainsi que les ouvrages de la bibliothèque de Magenta, ont déjà été transférés à Nouville. Le matériel hors d’usage sera détruit et remplacé, grâce à des dons d’associations comme la Croix-Rouge ou le Secours catholique.
Les nouveaux locaux promettent d’être beaucoup plus spacieux et confortables. « Les étudiants en Lettres auront deux vrais laboratoires de langue avec des postes informatiques et des casques, dont ils pourront se servir pour apprendre l’anglais ou même les langues kanak. Les étudiants en géographie auront, quant à eux, une salle de cartographie », annonce Marc Lecuyer, le chef du service technique immobilier et logistique de l’UNC.
Environnement. L’autre sujet de fierté de l’Université est la conception des bâtiments qui sont faits selon des critères HQE (haute qualité environnementale). « Ils sont conçus de telle sorte que la ventilation se fait naturellement. Aucune climatisation n’est installée, à part dans la salle informatique, pour économiser de l’énergie », précise Marc Lecuyer.
Ce projet aura coûté à la Nouvelle-Calédonie, et à l’Etat, la bagatelle de 1,860 milliard de francs pour deux bâtiments de près de 2 946 m2, répartis en 30 salles de 20 à 40 places, plus un amphithéâtre de 250 places. Soit une capacité de près de 1 500 étudiants.
Ces nouveaux locaux seront accessibles aux personnes à mobilité réduite, grâce à des rampes qui sillonneront le campus de part en part. « Elles pourront se déplacer sur tout le site sans encombres », assure le directeur de la logistique.
Même si des travaux sont encore en cours, tout sera prêt pour accueillir les étudiants à la rentrée, assure la direction. « Il ne s’agit que de finitions. Le gros des travaux est déjà effectué, précise Philippe Cortes. Les salles de classe sont prêtes. Elles ont d’ailleurs déjà été utilisées par les athlètes lors des Jeux. » Seul bémol : L’amphithéâtre ne sera pas disponible avant la fin février. Donc bien après la rentrée.
85,5
C’est, en pourcentage, la surface supplémentaire qu’auront les étudiants de LLSH par rapport à leurs installations de Magenta.
Ephraïm Chamoinri, étudiant: « On va être des cobayes »
Ephraïm Chamoinri, porte-parole de l’association d’étudiants Découvre ton Caillou, craint que le site de Nouville ne soit pas prêt pour accueillir les étudiants de Magenta.« Je pense que c’est bien tous ces nouveaux outils et ces bâtiments. Le seul problème, pour nous, c’est le fait que le site se trouve à Nouville. Là-bas, il n’y a presque rien, pas de magasins, une seule route desservie par deux lignes de bus qui servent aussi aux étudiants du Lycée Jules-Garnier et à l’ETFPA. Le matin et le soir, ce sera certainement la cohue dans les bus. Il n’y a pas non plus de magasins où les résidents du campus ou les étudiants pourront acheter les produits de première nécessité, comme du riz, des boîtes de sardines, ou même une simple baguette de pain. Pour ça, ils seront obligés de prendre le bus pour se rendre en ville. Ce qui nous renvoie au problème du transport.
Il y a également la question du restaurant universitaire : est-ce que ce sera suffisant pour nous tous ? Comment ça sera organisé ? J’ai entendu dire qu’il y aura un système de créneaux horaires pour chaque filière. Je ne pense pas que ça va marcher, mais on verra bien. On va être des sortes de cobayes. C’est nous qui allons tester toutes les installations et tous les systèmes qu’ils sont en train de mettre en place. On sait qu’ils font de leur mieux et on ne va pas hésiter à parler si des choses ne vont pas. Pour que ceux qui viendront après nous soient au mieux sur ce site. »
Yeiwene Yeiwene
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