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Noël en famille quel que soit le culte

Les Nouvelles Calédoniennes; publié le samedi 24 décembre 2011 à 03H00

Comment fête-t-on Noël dans les différentes communautés religieuses du Caillou ? Même si c’est une fête chrétienne, Noël est d’abord vécu comme une fête familiale et amicale. Les enfants y tiennent une large place.
 

Chez les protestants

« Le 24 au culte, le 25 en famille »
 

Dans la famille protestante de Tolly Haye, diacre depuis deux ans à la paroisse du Vieux Temple et papa de deux enfants de 12 et 14 ans, on fête la naissance du prophète. Noël, c’est en famille, en toute simplicité, mais c’est un moment important pour faire le bilan de l’année. « Le 24 au soir, à 18 heures, toute la famille se rendra au culte du Vieux Temple pour un moment de recueillement, mais ensuite la famille prendra un repas normal. Pour Noël il n’y a pas de cadeaux, mais cette année le 25 sera exceptionnel parce qu’on fêtera les 60 ans de ma mère qui vient spécialement nous voir. Nous irons au culte le matin et ensuite nous allons tous nous retrouver en famille autour d’un bon repas. Pour cette occasion nous avons fait quelques folies avec des langoustes, des fruits de mer, mais d’habitude ce n’est pas un repas de fête, raconte Tolly. J’ai grandi dans une famille de Maré où l’on n’avait rien et j’ai élevé mes enfants dans la simplicité. » La maison n’est d’ailleurs presque pas décorée.
Depuis 1560, au moment de la Réforme, les protestants ne représentent pas la Nativité par une crèche comme les catholiques. Ils préfèrent développer la tradition du sapin, arbre qui symbolise le paradis d’Adam et Ève et la connaissance du bien et du mal.
 

Chez les juifs

« Ce n’est pas Noël, c’est Hanouka »
 

« Chez nous ce n’est pas Noël, c’est Hanouka », lance Brigitte Suhani à peine entrée dans la synagogue. Cette fête débute le 25 du mois de Kislev qui tombait cette année le mardi 20 décembre. Pour l’occasion, la communauté juive de Nouvelle-Calédonie s’est réunie au Faubourg-Blanchot, dans une ambiance très chaleureuse, pour allumer la première bougie de l’Hanoukkia, un chandelier à neuf branches. « La bougie du milieu sert à allumer les autres. Chaque soir, pendant huit jours, on allume une nouvelle bougie de droite à gauche », explique Brigitte Suhani. La communauté célèbre ainsi le fait qu’à l’époque d’Hérode, quand le temple de Jérusalem a été détruit et souillé, les juifs retrouvèrent une petite fiole dont la quantité d’huile était insuffisante pour rallumer le chandelier qui devait brûler jour et nuit sans interruption. Ils décidèrent de l’allumer quand même et l’huile dura miraculeusement huit jours.
Dans la famille Suhani qui compte deux enfants, le soir d’Hanouka on boit du thé à la menthe avec des mets sucrés et on s’offre des cadeaux. « C’est un petit peu Noël, mais ça ne tombe jamais à date fixe car on dépend du calendrier lunaire, explique Brigitte. Le soir du 24, il n’y a rien de spécial chez nous si ce n’est qu’on allume la quatrième bougie. Quand les enfants étaient petits on offrait quand même des cadeaux. »
 

Chez les catholiques

« On fête Noël dans la tradition »
 

Dans la famille Poirot, quatre enfants et un petit nouveau prévu en janvier, Noël se prépare à l’avance avec le sapin et bien sûr la crèche. On célèbre chaque année la naissance de Jésus de Nazareth, appelée Nativité comme chez les protestants. « On fête Noël dans la tradition. Le soir du 24, toute la famille se rend à la veillée de Noël à l’église du Vœu car nous faisons partie de la chorale. On l’appelle aussi la messe des familles car ce sont uniquement des chants, explique Nolwen, la maman. Ensuite, comme chaque année, nous allons à la messe de minuit, mais sans les enfants qui seront avec leurs grands-parents. Nous aurons un petit temps festif entre les deux avec un repas plutôt rapide et le traditionnel foie gras. »
Chez les Poirot, on prendra le temps en famille dimanche 25 où personne ne se rendra à la messe contrairement aux autres dimanches de l’année. Après l’ouverture des cadeaux le matin, un grand repas sera partagé. Là aussi on reste dans la tradition avec la pintade de Noël.
Dans tous les cas, Noël c’est l’occasion de réfléchir et de prendre des décisions, d’avoir une attitude positive, tolérante et fraternelle envers la vie et son prochain. C’est ce que les catholiques prêchent, mais ces concepts s’adaptent pour chaque personne, quelle que soit sa religion.
 

Chez les musulmans

« On marquera le coup »
 

Dans la famille Collet à Dumbéa, on ne fête pas Noël car en principe un musulman ne doit pas célébrer une fête religieuse non-musulmane. Mais on marquera le coup quand même.
« Dans l’Islam on ne fête pas les anniversaires, ni la fête religieuse de la naissance du prophète Jésus que l’on appelle Aïssa, explique Daniel, papa de deux enfants de 9 et 13 ans. Dans les pays musulmans, il y a quand même des commémorations populaires. Chez nous on ne fêtera pas le Noël religieux, mais en tant que famille calédonienne on partage la vie culturelle. Quand on a des enfants, on ne peut pas passer à travers cet événement et tant qu’ils sont encore jeunesn on leur offre des cadeaux, mais sans tomber dans la consommation à outrance. Les écrits disent : “Si ton voisin est en fête, réjouis-toi avec lui”. Avant d’avoir des enfants, la famille ne faisait rien de spécial pour Noël. »
Pour ce qui est du repas, il n’y aura pas d’alcool chez les Collet, normal, mais comme dans quelques familles musulmanes on se permet un petit foie gras halal. « Pour nous ce n’est pas une fête importante, c’est quelque chose d’accessoire. Les cadeaux c’est pour la fête de l’Aïd », explique Daniel.
 

Ludovic Lafon



23/12/2011
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